Enquête AddSecure : des transporteurs tournés vers la transition énergétique

Jérémie Morvan
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Daf Trucks_electric

Spécialisé dans la connectivité, AddSecure a mené une enquête européenne auprès de ses clients transporteurs sur le thème de la mobilité durable. Si ces derniers sont très majoritairement engagés dans le verdissement de leur flotte, plusieurs défis majeurs freinent la marche vers un transport décarboné…

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Selon une enquête paneuropéenne réalisée par AddSecure, spécialiste de la connectivité, auprès de plus de 300 entreprises de transport, 83 % d’entre elles se disent prêtes à passer à l’électrique. Elle figure dans son rapport 2023, lequel interroge également des entreprises d’ores et déjà en phase de verdissement de leur flotte afin d’identifier les bonnes pratiques et des solutions mises en place dans le cadre du renouvellement de leurs véhicules.

L’électrification en marche

L’enquête révèle que huit transporteurs sur dix sont actuellement en phase de renouvellement de leur flotte avec des véhicules électriques ou fonctionnant avec des carburants alternatifs, ou en passe de l’être. Cependant, les véhicules lourds seront remplacés très progressivement, contrairement aux VL et VUL de la flotte d’entreprise. À horizon cinq ans en effet, les répondants déclarent à 60 % que plus de 10 % de leur VL seront passés à l’électrique. La proportion atteint 40 % concernant les VUL et 30 % lorsqu’il s’agit de PL.

AddSecure note que les projets de verdissement des flottes sont plus de deux fois plus rapides au sein des grandes flottes que des plus petites. En outre, l’électrification avance plus vite dans les pays nordiques et aux Pays-Bas, où la notion de durabilité d’une entreprise apparaît plus forte, et où les exigences des clients s’avèrent des moteurs plus importants que dans les autres pays européens étudiés.

Transporteurs volontaires mais préoccupés

Le passage à l’électrique pose toutefois question. Parmi les freins, les professionnels sondés citent un quatuor de défis avec, dans l’ordre, leur inquiétude liée à l’autonomie de ces nouveaux véhicules… un défi jugé important voire très important pour plus de 90 % des répondants. Cette problématique jugée majeure est suivie du coût élevé de l’électricité (plus de 85 %), du manque d’infrastructures de recharge là où ils opèrent (sur la voie publique, chez les clients – plus de 80 %) et, dans une moindre mesure, du coût élevé des véhicules (près de 80 %).

Mais l’importance de ces défis n’est pas la même selon le pays étudié : si le coût des véhicules et de l’électricité figurent comme les principales préoccupations des transporteurs français, leurs homologues allemands redoutent les temps de charge trop longs et pouvant être inadaptés à leur activité. Dans les pays nordiques, c’est le coût d’installation des bornes en propre qui apparaît comme le défi majeur.

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AddSecure_étude_freins passage VE

Alternatives nécessaires

Les transporteurs restent donc pragmatiques : entre une autonomie qui pose encore question, un positionnement prix encore très (trop) loin d’un véhicule diesel et le manque d’infrastructures de recharge, ou encore une production qui n’arrive pas à satisfaire la demande, ils savent devoir jouer sur plusieurs tableaux. Près de la moitié d’entre eux (44 %) déclarent ainsi qu’ils envisagent de réduire leur empreinte carbone par le biais de plusieurs technologies – électrique et carburants alternatifs. 22,8 % considèrent même qu’ils n’utiliseront que ces derniers, contre 11,6 % seulement des VE !
Si 83 % des répondants se disent engagés dans une mobilité plus durable, la place des carburants alternatifs est loin d’être négligeable. Et parmi ceux-ci, l’hydrogène semble la solution la plus envisagée (35,3 % des réponses), devant le biodiesel (HVO – 31,7 %). Conjoncture ou pas, les solutions gaz GNC et GNV, avec respectivement 13,4 et 9 % des réponses, ne semblent plus avoir la cote auprès des transporteurs.

Parce que la gestion de la flotte se complexifie à mesure que la part de VE augmente, AddSecure indique enfin que l’utilisation de la data va prendre une importance grandissante dans le succès de la transition énergétique chez les transporteurs.

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AddSecure_étude_Carburants alternatifs

Dura lex ?

L’étude interroge également les transporteurs sur les raisons motivant le passage à une flotte de véhicules décarbonée. La notion de « durabilité » se place en tête avec 26,8 %, immédiatement suivie des exigences client (23,9 %). La réglementation, souvent pointée du doigt pour son caractère toujours plus contraignant pour les transporteurs, ne se hisse finalement qu’à la troisième place des motifs invoqués, à 11,9 % ‘seulement’. Celle-ci se place d’une courte tête devant l’argument d’une rentabilité accrue grâce à la réduction des coûts d’exploitation (10,3 %).

Jérémie Morvan
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