Décarbonation des poids lourds : Mobilians prône le réalisme

Jérémie Morvan
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Transport

La branche VI doute du caractère réalisable, en l’état, des objectifs ambitieux présents dans le texte de révision des émissions de CO2 des poids lourds. Et appelle le législateur à fixer un cadre favorisant la transition énergétique du secteur...

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Suite à l’annonce de l’adoption par le Parlement européen du projet de révision de la réglementation CO2 des poids lourds, visant à abaisser leurs émissions de 90 % à l’horizon 2040, la branche VI de l’organisation professionnelle n’a pas tardé à réagir par le biais de son président, Nicolas Lenormant. Elle demande à ce que les objectifs de décarbonation fixés par les instances européennes soient réalistes et pragmatiques, dans la mesure en effet où 92 % du parc roulant PL roule au diesel et moins de 1,5 % se compose de véhicules à motorisation électrique. Le verdissement des flottes de transport routier, tel qu’entendu par les institutions européennes (100 % électrique), ne pourra se faire que progressivement et de façon disparate en fonction des usages, le coût des nouvelles technologies étant encore trop élevé. Le reste à charge pour les entreprises – notamment pour les PME – ne permet pas de faire face à de tels investissements.

Cadre européen harmonisé nécessaire

En outre, la branche VI appelle le législateur européen à bâtir un cadre européen global et harmonisé à même de favoriser la décarbonation des flottes de véhicules. Ce cadre doit tout autant prendre en compte les infrastructures de recharge ou d’avitaillement, une fiscalité unique (Euro-vignette, éco-taxe), un meilleur équilibre réglementaire entre VI et VUL (contrôle technique des véhicules, limitations de vitesse, tachygraphe, etc.) ou encore les modalités et le calendrier de la mise en place des ZFE-m dans les États-membres. Mobilians souligne également l’intérêt des carburants alternatifs (bioGNV, biodiesel) dans le processus de transition énergétique, car capables de réduire à très court terme les émissions de gaz à effet de serre.

Et l’organisation professionnelle d’appeler à nouveau à l’instauration d’une prime à la conversion ou d’un bonus écologique pour le segment des VI, à l’instar de ce qui existe déjà pour le segment des VL, de modifier la réglementation sur les dimensions et le poids des véhicules afin de massifier le transport des personnes et des marchandises, de mettre en destruction les véhicules de plus de 13 ans (car les plus polluants) ainsi que de pérenniser les aides pour les formation des conducteurs à l’éco-conduite.

Dernier point : Mobilians demande à ce que le cadre contractuel constructeur-distributeur soit équilibré et pérenne dans le temps, à même de sécuriser la relation entre les parties. « Un prérequis indispensable à l’accélération de la décarbonation du secteur », estime l’organisation professionnelle.

Jérémie Morvan
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