
Les carrossières et dirigeantes AD, têtes de pont de la féminisation

A l’approche de la Journée internationale du droit des femmes, le 8 mars, la tête de réseau a permis à trois clientes adhérentes AD et clientes d'Autodistribution Talbot de mettre en avant la féminisation de la profession, à la direction comme à l’atelier.
AD a 40 ans et depuis sa création, comme d’autres enseignes de la profession, il s’est considérablement féminisé sur le terrain. Pour en témoigner, la direction de l'enseigne a demandé au Groupe Talbot, grossiste historique du réseau Autodistribution en Poitou-Charentes et Pays-de-la-Loire, de tendre le micro à trois d’entre elles :
- Valérie Pagnoux, gérante depuis 2011 de la Carrosserie Sénechaud à Châtellerault (86),
- Angélique Deana, dirigeante et peintre de la Carrosserie Beurivé à Saint-Jean-d’Angély (17),
- Séverine Royer, gérante de Civray Auto Service, garage AD Expert et AD Carrosserie à Civray (86).
Ces deux dernières ont d’ailleurs poursuivi l’opportunité de féminiser leurs équipes, qui sont désormais composées à parité hommes-femmes. Y compris à l’atelier et souvent parmi les plus jeunes. « J’ai deux apprenties en carrosserie », se réjouit d’ailleurs cette dernière en évoquant ses équipes. « Nous les femmes, on peut amener autre chose [notamment] une autre forme de management [dans laquelle] la place de l’humain est importante », affirme Valérie Pagnoux, dont l’entreprise compte au moins une femme dans chacune de ses strates, de la direction au secrétariat en passant, bien sûr, par le cœur du réacteur.
Evolution favorable du matériel
« Aujourd’hui, on dit qu’un homme peut plus être carrossier qu’une femme parce qu’il a plus de force. Alors qu’aujourd’hui on a davantage d’outils qui nous permettent de mieux travailler, nous les femmes, et de moins forcer », reconnaît Angélique Deana. Qui cite notamment tréteaux, supports roulants pour transporter les pièces de robe, servantes et outillage lourd mais capables d’optimiser la force de l’utilisateur : équerres de tirage, tire-clous, etc. Même chose côté EPI et vêtements professionnels, qui ont beaucoup évolué. « On a désormais des vêtements qui nous vont mieux et on peut tout à fait être féminine en bleu de travail », s’amuse Angélique Deana.
En peinture et plus particulièrement en colorimétrie, en revanche, la gent féminine est notoirement avantagée par la nature. « Il est prouvé que les femmes distinguent mieux les couleurs que les hommes, qu’elles sont plus minutieuses au niveau des détails », ajoute-t-elle. Autre atout, conséquence du premier : la réassurance des clientes. « Les gens qui ont une très mauvaise expérience dans d’autres garages et sont mal accueillis par des hommes, peuvent être rassurées sur nos prestations. Ils voient qu’on a la technique et le professionnalisme pour bien prendre en charge leurs véhicules », affirme Séverine Royer.
Pousser à la découverte du métier
Reste que le métier manque de visibilité pour les jeunes filles en quête d’orientation. « Aujourd’hui, il faut absolument que les collèges ouvrent cette possibilité d’orientation aux jeunes filles et qu’ils leur fassent découvrir nos ateliers », insiste Valérie Pagnoux. « J’ai ma fille en apprentissage en carrosserie et ça lui plaît énormément. Elle a découvert car, avant, elle ne savait pas : elle cherchait un métier manuel et elle y a trouvé aussi une dimension artistique. On récupère quelque chose de cassé et on le rend beau », se félicite Séverine Royer. « Il y a beaucoup de débouchés, on peut évoluer tout au long de sa carrière, commencer en bas et grimper les échelons jusqu’à chef d’atelier », ajoute Angélique Deana. Voire plus dans d’autres organisations.
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