Selon Vroomly, 34% des MRA craignent la faillite dans moins de six mois

Romain Thirion
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Mettre la clef sous la porte avant la fin du premier semestre 2021 : telle est la crainte de plus d’un tiers des MRA partenaires de Vroomly, le comparateur de garages en ligne, selon une enquête menée auprès d’eux suite au reconfinement… Et malgré cette crainte, ceux qui n’avaient pas sollicité les aides de l’État lors du premier confinement sont une très faible minorité à avoir choisi d’y recourir.
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La crainte de devoir baisser le rideau définitivement est forte chez un bon tiers des réparateurs multimarques partenaires de Vroomly. En effet, selon une enquête menée par le comparateur de garages au cours du mois de novembre, donc en plein reconfinement, 33,7 % du panel de 300 MRA ayant répondu au sondage estiment risquer la fermeture dans les six prochains mois… Ceux qui sont confiants en l’avenir sont même moins nombreux que cela, puisqu’ils ne représentent qu’un peu plus de 24 % des professionnels interrogés…

Pourtant, comme l’avait souligné Xavier Pacilly, directeur général de GiPA France lors d’un récent webinaire organisé par ce même Vroomly, les MRA pourraient atteindre des niveaux d’activité équivalents à 2019 d’ici fin 2021, compte tenu de leur activité multimarque et de l’âge avancé du parc roulant français, dont l’inertie garantit aux réparateurs traditionnels un volume d’activité stable pour encore plusieurs années. Les concessionnaires et agents de marque sont moins bien lotis qui pourraient devoir attendre la fin 2022, voire 2023 pour retrouver une activité comparable à celle de 2019.

Des aides de l’État peu demandées cet automne…

Cependant, attendre encore un an pour retomber sur ses pattes semble un horizon inatteignable pour bon nombre de MRA. Surtout ceux qui, faute d’avoir pu obtenir des aides de l’État, ne peuvent compter sur le moindre coup de pouce… En effet, 27,5 % des réparateurs ayant répondu à l’étude déclarent eu des difficultés à se renseigner sur ces aides et à réaliser des demandes pour les obtenir. « Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, notamment le nombre d’interlocuteurs à contacter pour chacune des aides disponibles », reconnaît Benoît Yèche, responsable marketing de Vroomly. « Le problème c’est qu’en restant ouvert, on n’a le droit à rien, se désole le gérant de Seyris Auto, garage situé à Albi, dans le Tarn (81). On ne rentre jamais dans les grilles pour avoir droit à quelques euros. J’ai surtout peur d’un 3ème confinement : il serait très difficile de rester debout. »

« Les garages ne peuvent pas suivre. Les conditions sont plus restrictives qu’avant, en particulier celles concernant l’accès au fonds de solidarité, et le délai de réponse concernant l’activité partielle a été porté à deux semaines », ajoute benoît Yèche. Autant d’éléments décourageants qui viennent s’ajouter, parfois, au refus pur et simple de ces aides, comme ce fut le cas pour 33 % des réparateurs sondés. Dans l’ordre, c’est le prêt garanti d’État (PGE), souvent du fait des banques elles-mêmes, et les aides sur le loyer qui ont été l’objet du plus grand nombre de refus.

Cependant, alors que les MRA avaient été plus nombreux à demander des aides lors du premier confinement, ils ne sont plus que 17 % à l’avoir fait depuis le reconfinement, selon Vroomly…

Le temps presse pour beaucoup de garages

La fin de l’année 2021 semble donc un horizon trop lointain pour bon nombre de MRA, surtout au regard de leur activité récente. Près de 32 % des sondés estiment la baisse de leur activité entre 25 et 50 % au cours du mois de novembre, et 31,4 % l’estiment même supérieure à 50 % ! Bien évidemment, les situations diffèrent beaucoup selon les zones géographiques et même selon chaque garage, qui peuvent performer de façon radicalement différente même en étant séparés de quelques kilomètres l’un de l’autre, comme l’avait rappelé Xavier Pacilly, du GiPA, en novembre dernier.

Aussi, certains essaient de modifier leurs habitudes pour générer davantage de flux,  à l’instar de MFV Auto, établi à Meythet, en Haute-Savoie (74), qui constate que « l'activité repart, mais on sent que ça reste sur la corde raide : nous multiplions les offres promotionnelles et nous remplissons l'agenda au maximum pour créer une trésorerie en cas de besoin ». En règle générale, 98 % des MRA sont restés ouverts et 80 % ont maintenu leurs horaires d’ouvertures habituels, preuve qu’ils restent ouverts à toutes les opportunités qui se présentent.

Néanmoins, d’après Vroomly, le nombre de RDV a chuté de 25 % entre octobre et novembre, « et seuls les clients professionnels prévoient des rendez-vous sur des délais plus longs que le lendemain ou le surlendemain », selon Benoît Yèche.

Romain Thirion
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