L’Institut de Soudure multiplie les certifications
Récemment développée pour le secteur de la réparation automobile, la certification de l’Institut de Soudure commence à se déployer dans les ateliers de carrosserie. Lecoq et Métiffiot font partie des premiers à l’avoir obtenue.
Créé en 1905, le groupe Institut de Soudure fait partie des pointures dans ce domaine en France et à l'international. Avec plus de 1100 salariés, il est spécialisé dans la formation mais aussi dans la certification des procédés, puisqu’une branche spécifique, ISC, est dédiée à cette activité. Cette dernière certifiait jusqu’ici tous les process de mécano-soudage dans les domaines de la charpente métallique (EN 1090) ainsi que dans le ferroviaire (EN15085). Mais depuis peu, l’IS Certification œuvre désormais sur le marché de la réparation automobile.
« Jusqu’ici, l’Institut de Soudure faisait de la recherche et développement en procédés de soudage pour l’automobile ((ex : contrôle en temps réel des soudures par point, soudure laser), en particulier dans la construction de véhicules neufs. Et cela nous a conduit, petit à petit, vers le monde de la carrosserie », confirme Jérémy Gagliardi, responsable d'IS Certification. De son aveu même, c’est Bernard Klein, fondateur de BKL Diffusion, spécialisé dans la formation, la maintenance technique et les procédures de soudage pour la réparation automobile, entre autres, qui a encouragé le développement de la certification qualité des process de soudage dans la réparation automobile, « car les pratiques y étaient trop disparates », relève Jérémy Gagliardi.
Lecoq et Métiffiot certifiés
A Valence, Métiffiot aussi est désormais certifié ISC.Aussi, ISC s’est engagée à accompagner les entreprises de carrosserie dans la montée en compétence des tôliers. L’organisme audite les systèmes, équipements et procédés utilisés par ces derniers dans les ateliers. Un guide d’audit spécifique basé sur les normes de qualité soudage telles que l’ISO 3834 (exigences de qualité en soudage) – au-delà de la norme ISO 9001 – a été mis en place à cet effet. Chaque audit réalisé par ISC dure 3 heures et coûte 590 euros pour un site, et les tarifs sont dégressifs en fonction du nombre d’établissements à auditer au sein d'un même groupe. « Nous certifions le procédé de soudage, qu’il soit par résistance, par soudo-brasage ou semi-automatique (MIG/MAG), et ce, sur l’acier, l’aluminium et l’inox. A la fin de l’évaluation, nous notons chaque procédé et nous en certifions un, deux ou tous », explique Jérémy Gagliardi.
Plusieurs entreprises ont déjà sauté le pas. Le groupe Albax est en train de faire certifier ses ateliers et c’est naturellement sa prestigieuse Carrosserie Lecoq qui a été la première à obtenir le fameux sésame, renouvelable chaque année. Puis, depuis ce mois de mai, c’est au tour de Métiffiot d’être certifié. Mais d’autres garages, et pas des moindres, devraient suivre, puisque ISC est en discussion avec les groupes Jaguar-Land Rover et BMW, notamment. Les gros réseaux de réparation indépendante sont aussi visés par ISC. « Nous souhaitons aussi aller plus loin dans la sensibilisation des experts et des assurances au sujet des procédés de soudage : nous avions prévu de faire des réunions d’information auprès de ces dernières », ajoute le responsable d’ISC.
Institut de Soudure, l’I-Car français ?
Les exigences d’un constructeur comme Tesla en matière de formation et de certification ont remis un coup de projecteur sur la conformité des process de soudage. Le constructeur fait notamment appel à l’Allemand I-Car pour former les tôliers de ses ateliers agréés, et certifier leurs compétences.
« Nous pourrions devenir leur équivalent français car le groupe Institut de Soudure possède des sites partout en France et les soudeurs qui y sont formés qualifiés suivant des référentiels internationaux (ex : ISO 9606), que de plus en plus de constructeurs réclament. Si nous étions agréés Tesla, nous pourrions devenir centre de formation reconnu par la marque. De plus, Institut de Soudure est enregistré comme CFA et est certifié Qualiopi pour les formations autres que pour le secteur automobile mais saura s’adapter aux besoins de la profession », souligne Jérémy Gagliardi.
Aujourd’hui, c’est via son partenaire BKL que les formations se déroulent. L’entreprise de Bernard Klein facture 350 € HT la journée de formation par soudeur.