Distributeurs de peinture : une agilité à toute épreuve
Résilience. Tel a été le maître-mot dans le monde de la distribution de peinture au cours des douze derniers mois. Après un premier semestre dantesque en 2020, la seconde moitié de l’année s’était mieux présentée, même si le chiffre d’affaires peinture a plus souvent reculé que progressé, une fois le bilan dressé. Peu de monde s’est engouffré dans la brèche, pourtant.
La vente en ligne, souvent présentée comme un épouvantail, ne fait pas si peur que cela. « Oui, le Web a vu ses ventes boostées par les fermetures de certains distributeurs spécialisés au début du premier confinement, au printemps 2020, mais ces derniers ont bien rebondi : ce sont des sociétés agiles », se félicite Redhwan Amine, directeur commercial refinish d’Axalta Coatings Systems France. « La vente de peinture en ligne reste marginale », corrobore Jules Mikhael, président de BASF Coatings Services France (BCSF). Si l’on y regarde de plus près, la baisse des résultats côté produits a souvent été compensée par la pièce, pour ceux qui en vendent, et surtout le matériel. De l’équipement souvent lourd et indispensable pour les ateliers de carrosserie.
« La taille critique d’un distributeur peinture existe : elle tient à sa capacité à investir auprès des carrossiers. Installer un réparateur représente un coût de 15 000 à 20 000 € et c’est un effort important. Beaucoup de distributeurs sont encore éloignés de cette taille critique. L’appartenance à un groupement d’achat comme Centaure est la clé pour compenser cela », affirme Philippe Leroux, président du réseau de distribution. Cependant, matériel et produits ne font pas tout : l’accompagnement des réparateurs est un élément décisif du succès.
La peinture aiguise les appétits
Un bon peintre est précieux et il faut l’aider à se former aux toutes dernières technologies de réparation, d’application, de séchage. D’autant que les ADAS compliquent plus que jamais ce type de tâches et les rendent décisives dans le maintien du bon fonctionnement de ces équipements. Tous les univers de la réparation sont de plus en plus interconnectés. L’une des raisons pour lesquelles, sans doute, la peinture aiguise les appétits des distributeurs généralistes (cf. classement Top 30 Peinture, ci-dessous).
« Nous envisageons de renforcer notre activité peinture à l’avenir, en misant sur le service. Nous avons un large maillage de carrossiers. Nous proposons la marque Autolux de notre groupement et avons mis en place environ 120 machines chez nos clients. Les nouveaux véhicules seront toujours plus difficiles à peindre et la main-d’œuvre va se raréfier, alors pourquoi ne pas embaucher des peintres spécialisés ou réaliser du contrôle qualité », avance Gauthier Leroy, P-DG de Grandblaise-Leroy, sous enseigne Autodistribution dans les Vosges et le Haut-Rhin.
Top 30 des distributeurs peinture 2021
Comme en témoigne le classement des distributeurs peinture cette année, notre Top 35 de l’an dernier s’est contracté en un Top 30 duquel ont disparu certains distributeurs restés trop discrets sur leurs résultats. Si les leaders restent leaders, et sont majoritairement des distributeurs spécialisés, l’on ne peut que remarquer que la majorité d’entre eux voit le chiffre d’affaires peinture s’éroder, heureusement compensé par d’autres activités (lire ci-dessus). À l’image de l’an dernier, les multi-spécialistes continuent d’être bien classés,quoiqu’un peu plus en retrait. Les IDLP, Farsy, Alliance Auto Industrie et autres Aurilis Group – victime, lui, de la fermeture longue durée des établissements Flauraud – ont perdu un chiffre plus important en peinture que dans d’autres activités, et davantage que de purs distributeurs peinture. Cependant, certains affichent des progressions presque insolentes au vu de l’année 2020 qui vient de s’écouler. À l’image de Ragues et de ses 5,24% de croissance, ou de DPCI, seul distributeur API/Doyen de notre Top 30, et pourtant auteur d’une progression de 9,09 % de son CA. Moitié moins prononcée que l’an dernier, mais toujours spectaculaire.