Carrosserie : Carflex négocie son « Virage »

Jérémie Morvan
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La ‘tribu’ des carrossiers Carflex, a annoncé à travers sa solution de pérennisation des entreprises de carrosserie VIRAGE, le déploiement d’un ensemble d’outils digitaux. Objectif : être toujours plus performant dans un marché aux nombreuses –et profondes– mutations…
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Pour épouser les mutations du secteur de la réparation-collision et pérenniser les entreprise de ses membres, Carflex s’est livré à une analyse du marché afin d’en dégager toute une série de tendances impactant le quotidien des professionnels de la carrosserie.Les évolutions du marché, tant technologiques (digitalisation, véhicules connectés, hybrides ou électriques) qu’économiques (concentrations à tous les niveaux, durcissement des conditions d’agrément alors même que l’on assiste à une baisse structurelle de la sinistralité, nouveaux comportements des consommateurs), font que le métier se transforme. En profondeur : l’artisan réparateur se doit en effet aujourd’hui d’être chef d’entreprise aguerri, tout à la fois bon acheteur, bon vendeur et fin gestionnaire de sinistres…Pour un carrossier indépendant, le risque de décrochage par rapport à ces multiples évolutions est donc bien réel. Pour assurer la pérennité des entreprises de ses membres, Carflex a donc développé toute une palette d’outils.
Le «Virage» de Carflex
Après avoir mis en place la méthodologie Agir (NdlR : pour Acheter, Gérer, Innover et Réunir), Carflex peaufine son approche. Et c'est à travers le sigle Virage que les membres de la 'tribu' (NdlR : ses carrossiers se définissent comme tel et non comme un réseau commercial à proprement parler) doivent pouvoir négocier au mieux les parfois dangereuses sinuosités de la route d'une entreprise de carrosserie.Virage signifie Vendre (en améliorant l’offre de services), Innover (en développant de solutions pour s’adapter au marché), Réunir (rompre l’isolement des chefs d’entreprise et mutualiser les bonnes pratiques), Acheter (améliorer les conditions d’achat en massifiant ces derniers), Gérer (optimiser sa rentabilité et développer les talents des collaborateurs en interne) et Étendre (multiplier les compétences de la carrosserie, se diversifier).
Boîte à outils digitaux
Derrière ce sigle, c’est plus concrètement une boîte à outils digitaux qu’a développé la SAS Carflex. Une solution digitale complète, qui comprend d’abord un intranet baptisé MyCarflex. Il se veut le lien permanent entre les membres Carflex et permet de partager les bonnes pratiques comme les problématiques. Garder le contact est primordial dans la philosophie Carflex : « l’un des risques du chef d’entreprise indépendant est l’isolement, considère Eric Pintat, président de Carflex. Echanger avec ses collègues permet d’enrichir sa réflexion, de voir autrement. »Et lorsque les problématiques sont communes, quoi de plus logique que d’y trouver une réponse commune : « si une thématique devient récurrente à travers MyCarflex, elle est inscrite à l’ordre du jour des prochaines réunions afin d’y apporter des solutions », ajoute ainsi Matthieu Rochegude, secrétaire général de Carflex.MyCarflex permet également aux carrossiers d’accéder à l’ensemble de l’offre constituée par la centrale de référencement couvrant les besoins de la carrosserie pour intervenir sur 94% du parc roulant (et qui représente 15 Me d’achats cumulés par an).
Applis ‘métiers’
En parallèle, de nouveaux outils ‘métiers’ apparaissent à travers CarFlex Office afin de toujours mieux accompagner le carrossier dans les multiples facettes de son quotidien : gestion de l’entreprise et aide à la décision, achats, gestion administrative des sinistres. Pour optimiser ses performances sur son cœur de métier comme sur les tâches qui n’ont plus d’annexe que le nom tant elles sont devenues chronophage pour toutes ces structures : la gestion administrative des sinistres.Par exemple, Performé est ainsi le tableau de bord pour le chef d’entreprise. Ce module simple de pilotage de la performance de la carrosserie doit en effet permettre à travers 4 ratios fondés sur les notions de Produit, Production, Personnel, Profitabilité. Il permet de mesurer la performance mensuelle de la carrosserie, suivre son évolution ou encore de se comparer avec les autres Carflex.EyeFlex est un module qui permet quant à lui d’incrémenter aussi facilement que rapidement le dossier avec des photos. En scannant le code dossier du véhicule en réparation, les photos prises dans la foulée remontent automatiquement dans ledit dossier sans aucune autre manipulation.Concernant Cap Vert, il s’agit d’une la solution ‘maison’ dédiée aux pièces issues de l’économie circulaire. Cette ‘calculatrice’ digitale présente l’originalité de positionner une PRE donnée au meilleur prix pour le client final tout en préservant une marge brute pour le professionnel en prenant en compte tout à la fois de la remise sur la pièce neuve, le prix d’achat et le forfait d’adaptation de la PRE.Mécaflex est quant à lui le ‘livre blanc de la mécanique’, façonné par des membres de la tribu pour leurs confrères qui souhaitent diversifier leurs activités. Et la liste est ici loin d’être exhaustive…
Tourné vers le client… et d’autres membres
L’arrivée d’un développeur informatique chez Carflex a ensuite permis de s’atteler à la création ou la modernisation des sites web pour chacune des carrosseries de la tribu, en parallèle d'un important travail de référencement.Surtout, loin de n’être que des sites ‘vitrines’, ils sont connectés aux logiciels métier de la carrosserie afin de proposer à l’internaute des fonctionnalités telles la prise de rendez-vous en ligne ou encore le devis en ligne via un module entièrement paramétrable pour le pro et ludique pour le consommateur qui, en quelques clics sur un véhicule modélisé en 3D, peut avoir un devis (bien évidemment donné à titre indicatif). Objectif : sensibiliser les clients au fait que des réparations de carrosserie ne sont pas nécessairement hors de prix.Carflex réunit actuellement 62 carrossiers à la tête de 72 sites de réparation-collision pour un CA cumulé de plus de 85 M€. Essentiellement implanté dans l’Est, la tribu essaime pour gagner progressivement du terrain sur l’Ouest. Mais les actionnaires ne souhaitent grandir pour simplement s’agrandir. «Nous souhaitons une croissance contrôlée, explique Eric Pintat. Nous recherchons des professionnels indépendants ayant une vision commune du marché. Et du métier.»A l’Ouest il a donc vraisemblablement du nouveau à attendre. Pour s’approcher peut-être d’une centaine de membres à terme…
Jérémie Morvan
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