Aisin : nouvelles ambitions

Jérémie Morvan
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L’équipementier japonais, pourtant 6è mondial en termes de CA, n’occupe pas en rechange la place à laquelle il aspire. Ses arguments : une offre particulière riche de produits OE, aux applications sur véhicules asiatiques parfois exclusives et dont la proportion dans le parc roulant ne cesse d’augmenter…
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Sur le terrain de la rechange indépendante, l’équipementier japonais Aisin aura été jusqu’ici plutôt discret. Pourtant présent sur le marché européen depuis le début des années 70 (le siège et le stock de pièces européen est basé près de Bruxelles en Belgique), il ne dispose ni de la visibilité ni de la place qui sied au 6è équipementier mondial avec un CA à fin 2017 de quelque 31,3 mds d’€, en hausse de près de 10% par rapport à l’exercice précédent.

Basé à Kariya, préfecture d’Aichi, Aisin est surtout connu pour son expertise en matière d’embrayages et de transmissions (automatiques notamment). Il souhaite aujourd’hui s’implanter durablement sur le marché de la rechange indépendante en Europe en se positionnant comme l’acteur incontournable sur le parc asiatique et (très) bientôt européen.

Une offre riche et de qualité OE

Aisin n’est donc pas le premier venu. Et comme la tradition le veut pour les équipementiers du pays du soleil levant, c’est sur le terrain de la première monte (Toyota étant actionnaire d’Aisin et pesant pas moins de 60% du CA total de l’équipementier), qu’il a fait ses gammes depuis sa création. Il revendique même le titre de premier producteur mondial de pompes à eau ! Sur le marché de la rechange, il est encore tout neuf, avec seulement 1% de son CA réalisé en Europe avec cette activité…

Il propose à l’OE des gammes diversifiées : embrayage -on l’a vu-, mais aussi pièces moteur (pompe à huile, carter de chaîne de distribution, tendeur de courroie hydraulique), une offre en matière de systèmes de refroidissement (pompe à eau, kit de distribution, liquide de refroidissement), pour les systèmes de transmissions (composants pour boîtes manuelles, convertisseur de couple), en freinage (plaquettes, étriers, maître cylindre), en pièces de suspension ou encore des pièces de carrosserie (serrures ou stabilisateurs de porte) !

Dans le cadre de sa stratégie baptisée « Virtual Company », la volonté du groupe japonais de se développer sur le marché de la rechange indépendante se traduit d’abord par la mise à disposition rapide de l’ensemble de son offre OE pour l’IAM, soit 13 000 références (et 400 000 produits en stock sur son site logistique européen de Bruxelles). Avec des taux de couverture particulièrement élevés sur les applications asiatiques, il développe aussi progressivement son taux de couverture pour des applications sur des véhicules européens afin de répondre à la demande des distributeurs du Vieux Continent et rivaliser avec les ténors du marché. En outre, de nouvelles gammes vont venir enrichir le catalogue, avec notamment des pièces pour boîtes automatiques ainsi que des moyeux de roue.

Un parc asiatique en hausse

Outre une profondeur de gamme dont certaines références aux applications exclusives pour l’IAM, Aisin souhaite surfer sur un parc asiatique qui a significativement grandi sur les dix dernières années, en Europe en général et notamment en France.

Les marques japonaises distribuées en France ont représenté 10,2% des immatriculations en 2017 (soit 216 000 unités) et les marques coréennes 3,2% (75 000 unités). Elles ont augmenté d’environ 20% sur ces dernières années et représentent aujourd’hui 9% du parc roulant dans l’Hexagone. Or, leur entretien-réparation est encore aujourd’hui très largement captif des réseaux de marque…

Fort de ces deux arguments, le bureau commercial français, qui n’a ouvert que l’année dernière, se montre ambitieux : « Notre volonté est de doubler notre chiffre d’affaires d’ici 2022 en quadrillant l’intégralité du territoire français », déclare Béranger Léonard, responsable commercial pour la France et la Scandinavie. Et de poursuivre : « Nous avons identifié la France comme un marché important en Europe, dans le top trois ; or, elle n’est à l’heure actuelle que le 13è marché de notre activité rechange en Europe. Nous pensons qu’elle peut rapidement intégrer le top 5 ».

Pour l’heure il n’est distribué qu’à travers 13 clients, essentiellement des spécialistes des véhicules asiatiques ainsi que deux web-dealers. Le responsable commercial Aisin pour la France annonce la volonté de s’adosser à un ou plusieurs partenaires pour la distribution de ses produits, « qui doivent disposer d’une envergure nationale avec des solutions logistiques régionales ».

Jérémie Morvan
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