Image
CLARIOS
Image
CLARIOS

La Banque de France confirme la souffrance du secteur auto en mars

Romain Thirion
Image
La note de conjoncture de la Banque de France et ses graphiques abyssaux viennent de souligner l'effondrement généralisé qui a gelé l'activité économique du pays en mars. Et malgré le maintien d'une -très faible- activité de réparation et de distribution de pièces, l'automobile du VN, du VO et des services confirme son statut de secteur parmi les plus touchés par la crise engendrée par l'épidémie de Covid-19.
Partager sur

Dans ce document téléchargeable ici qui évalue les réponses des chefs d’entreprise sur une échelle à 7 graduations, la Banque de France calcule un solde d’opinion qui exprime la différence entre la proportion d'entreprises estimant qu'il y a eu progression et celles qui jugent qu'il y a eu détérioration. Les soldes d'opinion agrégés se situent ainsi entre les deux bornes +200 et -200.

Résultat : une débâcle généralisée. Beaucoup de secteurs tutoient la funeste limite inférieure de cet indicateur. Le bulletin mensuel de la Banque de France vient de constater que, hormis l'industrie pharmaceutique et, dans une moindre mesure, celle des denrées alimentaires et autres boissons, rien n'échappe au raz de marée économique inédit que vient de pousser cette pandémie.

La production de véhicules en berne

Pas de surprise hélas pour l'automobile. Sa première monte est parmi les secteurs les plus violemment sinistrés. Ainsi, à la lumière de ces statistiques, dans un mois de mars tronqué pour moitié par les mesures de confinement instituées par le gouvernement, l'industrie automobile constate-t-elle un recul de... 172 points en mars pour ce qui est de la production par rapport au mois de février. Et encore mars n'a-t-il pas été totalement impacté par le confinement...

Le taux d'utilisation des capacités de production se situe à 41% seulement sur le mois. C'est dire combien la deuxième quinzaine de mars a été fatale au secteur... L'automobile affiche ainsi le triste record de l'industrie ayant le moins tourné parmi tous les secteurs surveillés par la Banque de France.

Pour avril, les prévisions de production sont meilleures, établies à -64 points, puisque plusieurs usines ont déjà redémarré ou sur le point de le faire. Mais les livraisons (-156 points) et commandes (-134 points) ne sont pas vues de façon optimiste par les dirigeants d'entreprise sondés. Les carnets de commandes se sont effondrés et la baisse de 90 points par rapport au mois précédent ne laisse guère place à optimisme non plus... Un phénomène somme toute logique, compte tenu de la fermeture obligatoire des showrooms des concessionnaires et agents de marque.

L'atelier fait grise mine

C'est surtout du côté des ateliers automobiles qu'il fallait regarder pour traquer l'évaluation du semblant d'activité maintenu en tant que commerce autorisé à ouvrir. Pas de miracle : la Banque de France vient souligner un état d'esprit des patrons d'entreprises de la réparation ayant gravement pâti de ce mois de mars funeste. Avec -177 points par rapport à février en ce qui concerne l'activité, les dirigeants interrogés sont encore moins enclins à la satisfaction comme à l'optimiste, comparés à leurs confrères de la première monte et de la distribution VN/VO. Côté demande, le solde d'opinion se mesure même à -178 points, la trésorerie à -30 et les prévisions d'activité à -74 points !

Considérant à quel point la trésorerie des entreprises de réparation automobile peut être fragile et combien la confiance joue un rôle dans la pérennité de l'activité d'un garage, ces trois derniers indicateurs peuvent légitimement inquiéter. D'autant que la prolongation du confinement vient de confirmer que l'ensemble du mois d'avril sera un mois totalement perdu, à de rares réparations près...

Romain Thirion
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire