L’électrique moins cher que le diesel !

Jérémie Morvan
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Une récente étude de Transport & Environnement met en évidence un TCO de VUL électrique de 25 % inférieur en moyenne à celui du même modèle thermique. Selon l’organisme, seul un durcissement des objectifs européens de réduction de CO2 pourrait permettre de briser le plafond de verre des ventes de VUL électriques qui ne décollent pas…

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La fédération européenne Transport et Environnement (T&E) a publié une étude comparative dans six des principaux marchés européens* sur le coût total d’achat et d’exploitation des VUL électriques par rapport à leurs homologues thermiques fonctionnant au diesel. Il ressort que les premiers revendiquent un coût total de détention (TCO – total cost of ownership) inférieur en moyenne de 25 % aux seconds...

Manque d’offre… ou de production ?

Bien que plus économique à l’usage, le marché des VUL électriques a cependant plafonné en 2021 à 3 % des ventes en France - comme en Europe - lorsque la part de véhicules électriques atteint 10 % sur le segment des véhicules particuliers. Le principal problème identifié par T&E repose sur un manque d’offre de VUL électriques. Les règles européennes en matière d’émissions de CO2 n’imposent aux constructeurs que de vendre 10 % seulement de véhicules électriques sur leurs ventes totales d’ici la fin de la décennie ; selon T&E, il faudrait rehausser à - 25% les objectifs de réduction d’émissions de CO2 proposés pour les VUL en 2025 puis mettre en place un nouvel objectif intermédiaire de - 45 % en 2027 et enfin - 80 % en 2030 pour inciter davantage à la transition énergétique.

Si de plus fortes contraintes au niveau européen pourraient en effet peser sur les constructeurs dans la décarbonation à marche forcée de leur modèles, il n’est pas évident pour autant que les ventes d’utilitaires électriques viendraient à exploser. Car l’étude de T&E passe sous silence les grandes difficultés dont fait actuellement preuve l’industrie automobile dans son ensemble, qui doit jongler avec la crise persistante des semi-conducteurs tout autant qu'avec des vagues successives de Covid-19 ainsi qu’avec de fortes tensions sur les cours des matières premières.

Moins de dépendances, plus d’économies

Car si l’UE relevait ses objectifs, cela permettrait selon la fédération européenne de mettre à la route 1 million de VUL électriques en Europe en cinq ans, réduisant de quelque 5,6 millions de tonnes les émissions de CO2 en 2027 (soit l’équivalent du parc roulant VUL espagnol). Outre une réduction de la dépendance européenne aux énergies fossiles importées (14 millions de barils de pétrole économisés), T&E avance enfin que l’investissement plus massif dans des véhicules électriques permettrait aux entreprises européennes d’économiser plus de 13 milliards d'euros sur la période 2025-2030.

«Les camionnettes électriques contribueront à réduire notre dépendance au pétrole, elles permettront aux entreprises européennes d’économiser des milliards d'euros et garantiront une meilleure qualité de l'air dans les centres-villes. Elles sont une solution clé dans la mise en œuvre des zones à faibles émissions. Pour les grandes entreprises, si l’offre est là, le choix se portera assez naturellement vers les VUL électriques. Pour les petits commerçants par contre, l’investissement initial est plus difficile. Le gouvernement français et les régions doivent développer des solutions de leasing attractives, des prêts à taux zéro et une garantie d’Etat», conclut Diane Strauss, directrice de T&E France.

 

*(France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et Royaume-Uni)

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Jérémie Morvan
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