Conversion bioéthanol : le business décolle

Muriel Blancheton
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Un an après la publication d’un arrêté encadrant la pratique, la conversion au bioéthanol prend ses marques, avec des installateurs formés tous les jours, des prestations qui deviennent porteuses et des politiques converties… Une spécialité de niche à cultiver.« Avec les homologations des boîtiers de conversion E85, le superéthanol E85 a pu décoller et s’installer dans le quotidien des Français », s’enthousiasme Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPAA (Syndicat national des producteurs d'alcool agricole). Et de fait, la publication en novembre 2017 de l’arrêté encadrant strictement les conditions d’homologation et d’installation des dispositifs de conversion des véhicules essence au superéthanol E85 a été le top départ pour ce marché. Si dès 2008 FlexFuel Energy Development lance sa technologie et que Biomotors se lance en 2011, la conversion reste confidentielle faute d’un encadrement. Mais les industriels se sont battus pour ancrer solidement leur prestation et en faire reconnaître la technicité. Il y avait urgence car certains pensaient pouvoir carburer au super fortement dosé en bioéthanol sans modification sur le véhicule ! Une erreur qui pouvait s’avérer fatale pour certaines motorisations. Avec l’arrêté, les règles sont dorénavant claires est drastiques. Tout d’abord, le boîtier de conversion est obligatoire. Il doit être homologué par l’Utac pour chaque application. Actuellement, trois fabricants de boîtiers E85 ont obtenu au moins une homologation parmi les huit catégories à couvrir : Biomotors, FlexFuel Energy Development et ARM Engineering. De plus, fini le « bricolage ».Les conversions doivent être réalisées par des garagistes ayant pignon sur rue et habilités par le fabricant pour une durée n’excédant pas trois ans. Depuis ces derniers mois, les fournisseurs de boîtiers forment à vitesse accélérée les bataillons d’installateurs nécessaires pour assurer une couverture du territoire. Plus de 2 000 devraient être opérationnels d’ici début 2020. Car le déploiement de la prestation devrait encore s’accélérer avec la multiplication des partenariats avec de grosses enseignes. Reste un frein à lever : le maintien de la garantie constructeur sur les véhicules modifiés ! Car certains constructeurs font encore de la résistance alors même que l’arrêté précise qu’ils doivent maintenir leur garantie, hormis sur la partie mécanique du moteur sur laquelle le boîtier est en contact (réservoir, pompe à essence, injecteurs…). Dans ce cas, le fabricant assume la garantie, à charge pour l’installateur d’avoir respecté le cahier des charges. Dans le cas contraire, sa responsabilité peut être mise en cause.Caroline Ridet
Les promesses d’une conversion• Économie du poste carburant de l’ordre de 40 % par rapport au super classique avec un carburant E85 à 0,70 €/l en moyenne.• Réduction de 75 % des émissions carbone.• Carte grise gratuite dans quasiment toutes les régions.• Pour les entreprises, la TVA est récupérable à 80 %, comme pour le gazole.
Véhicules homologables
  • Les véhicules pouvant être homologués avec un kit éthanol sont : les essence compatibles SP95-E10 à injection directe ou indirecte, les hybrides essence, les GPL et GNV. Ceux en conformité avec les normes Euro 3 à Euro 6 avec une puissance fiscale inférieure ou égale à 14CV. Les véhicules ne doivent pas être équipés de piège à particules.
Muriel Blancheton
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