Groupe Savarieau : miser sur le surstockage et la proximité

Jérémie Morvan
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Savarieau_La Roche

Après un exercice 2022 aligné sur l’inflation, le groupe spécialisé dans le VI surfe sur un premier semestre 2023 encore plus dynamique. Pas d’euphorie pour autant, le secteur devant composer avec une inflation commence à sérieusement peser sur les trésoreries des clients, et une pénurie de main d’œuvre freinant le développement…

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Si le groupe vendéen peut revendiquer une hausse de 8,5% de son CA en 2022, pour atteindre près de 67,3 M€, son dirigeant, Patrick Savarieau, ne s’en satisfait pas pour autant. «L’inflation subie l’an dernier dans le VI – avec les hausses de tarifs qui vont avec – a été supérieure à 10%. Dans ce contexte, je ne peux pas m’accommoder de notre résultat», considère-t-il. Pour protéger au maximum ses clients des augmentations tarifaires successives, le dirigeant a pris le parti d’anticiper au maximum, «en surstockant jusqu’à six mois voire plus sur certaines familles de produits». Au point d’augmenter ses stocks sur 2022 de 25 % ! Car en face, les clients transporteurs voient leur trésorerie malmenée par la hausse du gazole et des salaires et regardent aujourd’hui au centime près leurs dépenses en matière d’entretien. Ce parti pris a au moins eu une seconde vertu : le groupe s’est mis à l’abri des ruptures d’approvisionnement des fournisseurs et la recherche de sourcing alternatif ne s’est opérée «qu’à la marge».

Côté réparation, le groupe s’est porté acquéreur d’un atelier PL, à Fontenay-le-Comte (85). Une nouvelle opération de croissance externe, après le rachat en 2021 de trois sociétés comptant quatre sites dans la Drôme. «La stratégie du groupe est basée sur la proximité, en maillant le territoire avec des points de service disposés tous les 50 à 60km de façon à ce que nos clients n’aient que 25 ou 30 km pour trouver un de nos ateliers. Il nous manquait l’un de ces points de service (qui fait aussi désormais du négoce de pièces) dans le sud du département. La croissance externe va continuer…», détaille P. Savarieau.

Manque de bras

L’inflation perdure sur le premier semestre 2023, au point de faire s’interroger Patrick Savarieau sur les causes réelles de ces hausses – la dernière, intervenue au 1er juillet dernier, étant  «significative». L’activité s’avère encore plus dynamique que l’année passée : «Notre progression est à deux chiffres, mais elle pourrait afficher une dizaine supplémentaire s’il ne manquait pas vingt-deux techniciens dans le groupe ! On n’arrive pas à satisfaire nos clients, c’est frustrant», confie le dirigeant. La problématique de recrutement a toutefois – pour une petite partie seulement – été résolue avec l’arrivée d’un technicien supplémentaire au premier trimestre. Mais les besoins sont énormes, correspondant à 10 % des effectifs du groupe. Depuis plusieurs années déjà P. Savarieau intègre des alternants dans ses effectifs ; pour la rentrée prochaine, trente-quatre jeunes vont développer leurs compétences sur l’un des dix-huit sites du groupe, qui peut se targuer de retenir 70% des jeunes ayant passé leurs examens ! «Nous accueillons aussi des élèves de troisième, dans le cadre de leur stage en entreprise en fin d’année. Ils ont un aperçu de tous nos métiers, atelier bien sûr, mais aussi magasin, administratif, etc. Ça prend du temps, mais ce n’est pas du temps perdu. Ces jeunes sont les collaborateurs de demain pour le groupe», ajoute le dirigeant.

Jérémie Morvan
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