Pièces Auto (AAG) : modèle installé
Trois ans après son lancement, l’enseigne de comptoirs urbains portée par Alliance Automotive Group trouve sa place auprès d’investisseurs voulant reconquérir la clientèle de particuliers du cœur des villes.
250 aujourd’hui « et une quarantaine devrait nous avoir rejoint d’ici la fin de l’année, pour finir 2023 avec 300 comptoirs de centre-ville ouverts ». Vincent Congnet, directeur des réseaux VL d’AAG, est satisfait du rythme de déploiement des Pièces Auto. Les Hauts-de-France, terre d’origine du concept sous l’ère Vercaigne et repris en 2017 par AAG, est l’exemple parfait d’un maillage dense avec 80 Pièces Auto actifs. Même densification remarquable sur la région parisienne suite au ralliement de Groupement Union, et sa centaine de comptoirs. Ce partenariat va également permettre d’accélérer le ruissellement du panneau sur Marseille où ces entrepreneurs sont en phase de conquête. Également axe prioritaire de développement, Lyon où plusieurs site Pièces Auto devraient s’ouvrir d’ici septembre, sous l’impulsion de la plateforme PAVI de Durand Services.
Un concept pour une attente
De fait, les distributeurs traditionnels s’intéressent de plus en plus à ce concept Pièces Auto, qui doit leur permettre de reconquérir les centres villes et leur clientèle de particuliers, do-iteurs, particulièrement porteuse en cette période de chasse au pouvoir d’achat. Preuve par les chiffres avec des ventes des Pièces Auto affichant une tendance à + 13 % – « et jusqu’à 20 % de progression du sell-out sur certaines régions ! » – quand les distributeurs traditionnels annoncent + 10-11 %. En clair, une fois ouvert, les comptoirs trouvent leur public : « Aucun magasin n’a de résultat sous le niveau des 7 % d’inflation. » Avec finalement un faible investissement (pas de dispositif de livraison ni de commerciaux sur les routes) et un stock suffisant de 30 K€, le comptoir génère un CA moyen autour de 750-800 K€, « mais le modèle reste rentable avec un plus petit CA autour des 300 K€ » pour des rendements excellents !
Comptoir de centre-ville ou « cathédrale en périphérie »
Reste que son adoption doit passer par une réflexion stratégique : l’implantation de centre-ville et une clientèle plutôt axée particuliers doivent orienter vers l’adoption du panneau Pièces Auto. « Dans cet esprit, nous avons dernièrement fait muter un petit magasin Groupauto de Bordeaux », explique Vincent Congnet. Même approche d’un business naturellement plus porté vers le BtoB et donc les enseignes Precisium/Groupauto. Une approche rationnelle engagée par les 500 ex-Partner’s et Gefa, dont une majorité a d’ores et déjà choisi son « camp ».
Dernier profil de développeur en lice : des distributeurs souhaitant jouer sur les deux terrains en accompagnant le recrutement de candidats à la franchise. Trois distributeurs, dont Cholet Pièces Auto, ont passé le pas en ouvrant eux-mêmes des Pièces Auto en complément de leur activité BtoB. La bonne nouvelle : le risque de cannibalisation a été gommé, « ce n’est que de l’apport de nouveaux clients ».
Deux entrées pour un concept
Pas facile d’infuser une franchise – impliquante pour le franchisé comme pour le franchiseur – dans l’écosystème de la rechange indépendante. AAG a donc dû amender son concept en ajoutant une option plus light. La franchise s’adresse ainsi aux nouveaux distributeurs ou ceux qui veulent du clé en main (informatique, pricing, approvisionnement en pièces, intelligence du concept...) pour aborder la vente complémentaire au particulier. Et la formule « affiliation », choisie actuellement par deux tiers des investisseurs, limite l’engagement à une brique centrale, avec possibilité d’ajouter des services payants à la carte.