Emploi : E. Macron soutient son plan « anti-licenciements »
Pour éviter l’écroulement des effectifs et des compétences dans les entreprises en difficultés, le président de la République veut des remparts : baisse des salaires, modérations des dividendes, activité partielle longue durée et soutien de l'emploi pour les jeunes.
Pour Emmanuel Macron, nul doute que le chômage sera massif avec 800 000 emplois détruits d’ici au printemps 2021, du fait d’une « économie à l’arrêt ». Le chômage partiel a bénéficié à 13 millions de Français depuis le début du confinement. Objectif : éviter des coupes sombres dans les effectifs d’entreprises. « C’était légitime parce qu'il y avait le feu à la maison, donc on n’a pas compté les seaux. Nous avons fait ce qu'aucun pays au monde n'a décidé », a ainsi lancé Emmanuel Macron, dans son discours du 14 juillet. « C'est vrai qu'on a distribué énormément de chômage partiel, et on a eu plus de 40 % des salariés de notre pays qui ont été concernés par cette mesure avec 84 % de remplacement de salaire, parfois complété par les entreprises. On a fait le prêt garanti aux entreprises, ce qui a permis aux indépendants, aux commerçants, aux petites entreprises mais parfois aussi aux plus grandes d'avoir des aides en trésorerie. On a fait des reports de charges, on a même fait ce qui n'avait jamais été fait dans notre Histoire, des exonérations de charges, c'est-à-dire que dans certains secteurs : hôtels, cafés, restaurants, culture, sports, événementiel, les charges ont été annulées. Tout ça nous a permis de tenir et d'éviter de trop détruire d'emplois ».
Mais le pays entre à présent dans une phase où l'activité n'est pas revenue à la normale. Pour le président, il faut continuer d'investir pour préserver les emplois et les compétences « parce qu'on a appris de la crise d'il y a 10 ans ! Lorsque l’on licencie trop vite dans ces périodes, on détruit des compétences pour l'entreprise et on met des gens dans le désarroi économique. » D’où la décision avec les partenaires sociaux d’un dispositif inédit d’activité partielle de longue durée, permettant de garder dans l’entreprise les salariés, de les payer parfois les uns en acceptant de travailler un peu moins, en allant vers des formations et d’avoir l’État qui abonde ces dispositifs. Et donc c’est un plan, si je puis dire, anti-licenciements. » Emmanuel Macron a annoncé un dispositif de 30 Md€ pour compléter les salaires, financer des formations et orienter les salariés vers les secteurs d'activité où il y a des opportunités comme la rénovation thermique des bâtiments, la filière hydrogène…
Autre soutien, celui de l’emploi des jeunes à l’heure où 700 000 vont arriver sur le marché du travail, du CAP, BEP, jusqu'au bac +5, ainsi que les 18 à 23 ans sans emploi. L’état instaure un dispositif d'exonération des charges pour cette tranche, en particulier pour les faibles qualifications ou les emplois jusqu'à 1,6 Smic. « Un dispositif qui durera deux ans. »
- 300 000 contrats d’insertion seront créés
- 100 000 places supplémentaires verront le jour dans le service civique dans les six prochains mois (ajoutés aux 140 000 déjà existants)
- 200 000 places vont être ouvertes pour compléter la formation des jeunes qui devaient rentrer sur le marché du travail cette année afin qu’ils aient un semestre ou une année d'études supplémentaire (formations qualifiantes supérieures), avec un accompagnement social.
Le président de la République a également pointé les entreprises qui prennent "des stagiaires plutôt que des contrats pros" estimant cette attitude "irresponsable".
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