Franck Mariscal : « Devenir un super acteur régional en taille, en pièces et en réparation »

Muriel Blancheton
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Le groupe aux 39 concessions, implanté depuis les Hauts de France jusqu'en région parisienne, s'est ouvert à la pièce multimarque dès 2019 avec les magasins API, puis les centres autos Norauto depuis l'année dernière. Une ouverture au multimarquisme PR clairement assumée par Franck Mariscal. Le président du groupe est résolu à ouvrir toutes les voies possibles pour (re)positionner l'entreprise familiale de trente ans. La mutation du distributeur vers la pièce et la réparation est en marche. Ses ambitions sont fortes. Explications...

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Comment un groupe à votre échelle traverse des périodes aussi chahutées ?

Franck Mariscal : Il n’y a pas de remède miracle, il faut avoir les reins solides ! Chaque décision, chaque orientation prise il y a des années nous permet aujourd’hui de traverser cette période heurtée par le Covid-19 en 2020 et la pénurie des semi-conducteurs en 2021. Sachant que cette dernière s’installe durablement, au moins sur 2022. La gestion des délais de commande et des livraisons se tend. Nous pouvons décaler les financements avec les clients. Le sourcing du véhicule d’occasion devient très compliqué en ce début d’année. Sachant que les prix de vente n’ont pas bougé contrairement aux prix d’achat, ce qui a tassé la marge ! Nous avons clôturé l’année avec 13500 VN et 12500 VO dont 7500 à particuliers*. Au global, le CA est de 400 M€ (360 M€ en 2020), dont 55 M€ via notre plaque Distrigo XPR Distribution et 30 M€ via nos douze API (implantés en Savoie, Bourgogne, région parisienne et Hauts-de-France). Une diversification bien venue…

*Marques Citroën, DS, Peugeot, Fiat, Fiat Professional, Abarth, Jeep, Alfa Romeo, Hyundai

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Justement, vous êtes distributeur « hybride » depuis 2019 avec API. Cela a-t-il aiguisé votre appétit sur la pièce multimarque ?

F. M. : Le panneau nous a clairement montré la voie et permis d’appréhender un monde nouveau. À présent, nous avons une limite territoriale, logiquement dessinée par l’implantation de magasins appartenant à PHE, la maison mère d’API. Il faut éviter les conflits de territoire, ce qui est normal. Nous étudions toutes les possibilités pour nous développer, et cela nous permettra de compléter notre offre PR en équipements de garage, en pièces de carrosserie et peinture. Il y a beaucoup de groupes automobiles qui ont développé cette activité. Nous sommes déjà acteur avec notre plateforme Distrigo. Nous développer avec d’autres enseignes permet de compléter notre offre.

Est-ce une manière de s’affranchir de votre métier de vendeur ?

F. M. : C’est une évolution, c’est certain. Le marché de la réparation et de l’occasion est un vrai business, naturellement pris par les indépendants comme Top Garage, AD, Eurorepar Car Service, Motrio… et les agents. Et c’est pour apprendre ce métier que nous avons deux magasins Norauto depuis 2021 (Albert et Méru). Ce modèle de centre auto apporte un service client différent avec une montée technologique évidente dans les ateliers. L’électrification croissante du parc modifie la donne. Le lien avec le client sera avant tout digital, et l’électrification du parc automobile va modifier l’animation de nos ateliers. Nous vendrons moins de pièces avec des heures certainement plus chères, du fait de la formation liée à la complexité des véhicules. Nous aurons besoin de plus de techniciens et donc de recruter et former. Tout ceci nous impose de trouver des alternatives. La pièce et la réparation en font partie, avec de nouvelles structures à développer dans les deux cas. Nous pouvons ainsi devenir un super acteur régional en taille, en offre pièces et réseau de réparation !

Muriel Blancheton
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