J.-F. Desmet : « NPS est un modèle définitivement hybride »

Muriel Blancheton
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« Nous avons subi la crise avant tout le monde puisque nos pièces viennent d’Asie et que toutes les usines étaient fermées. Nous sommes encore un peu impactés par le décalage entre la commande et la livraison des pièces, mais cela se résorbe. » Jean-François Desmet attendait ses containers avec impatience car il n’était pas question d’être en rupture de stock pour les clients. D’autant que le cofondateur de NPS, qui a maintenu ouverte sa centrale nordiste, indique s’être fait littéralement « dévaliser » en mai et en juin par une horde d’ateliers déconfinés. Toujours prudent et discret, le groupe spécialisé dans les pièces asiatiques accélère clairement la cadence depuis quelques années. Car de son propre aveu, Jean-François Desmet et son frère ont desserré certains freins culturels. Tout d’abord sur le digital avec le rachat des pure-players Piecesauto.com et WebdealAuto.com, et par extension la pièce multimarque avec la plateforme Nord Distribution, comprise dans la vente. Dernière preuve de son ouverture, NPS vient de gonfler son catalogue avec une nouvelle offre équipementière alternative qui sera systématiquement proposée au client en cas de pièces NPS manquantes. En appui, ses dépôts dont Nord Distribution et ses fournisseurs. Une première salve est lancée avec Delphi (capteurs d’ABS…). « Nous testons puis nous acterons, mais l’objectif est de toujours dire oui au client. » Cette ouverture a incité le groupe à gommer le côté « japonisant » de son logo et de ses packagings.

Le pari gagnant des pièces asiatiques

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Mais cette sobriété est naturellement portée par un parc asiatique circulant passé de 2 % à 13 % en vingt ans. « Les alliances entre constructeurs font que pas mal de pièces de Corée, Japon et Chine se retrouvent sur des véhicules européens et inversement (Renault, Nissan, Dacia…). Une brèche dans laquelle s’était déjà engouffré NPS dès ses débuts en 1993, mais qui s’est largement ouverte depuis les années 2000. Et la demande ne cesse d’enfler. Nous avons toutes les cartes en main – sourcing, stock et positionnement tarifaire – pour y répondre. » Enfin, le groupe peaufine une marketplace dédiée aux stocks morts des distributeurs. Objectif : réveiller et revaloriser cet argent dormant sur les étagères des pros. Pour le patron, le digital peut aider les pros à valoriser ces stocks et NPS va les accompagner. « Depuis toujours, nous sommes considérés comme des dépanneurs, voire des super-dépanneurs, à la limite du fournisseur. L’évolution du marché fait que finalement, nous sommes définitivement hybrides ! »

Muriel Blancheton

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