Le CNPA met son plan R³ à exécution
« R³ » pour Relance Rapide et Responsable ! La fédération met à contribution la filière pour penser et exécuter rapidement un plan de redémarrage. Car le chiffre d’affaires du secteur a chuté de 60 à 100% pour certaines entreprises ! Sur la table : toutes les propositions sont les bienvenues, tous les acteurs de la branche sont conviés à faire remonter leurs idées (institutions, adhérents, délégations territoriales et pôles métiers du CNPA...). Les batailles de chapelles « stériles et les tentatives de polémiques délétères » sont priées de sortir. « Ceux qui raisonnent encore ainsi n’ont rien compris. Le sujet, c’est la trésorerie des TPE/ PME ! Soyons collectifs. Nous vivons une situation hors-normes. Il faut des mesures sans précédent sur les plans sanitaires, fiscaux, sociaux, économiques et environnementaux ! Les entreprises de l’auto doivent regénérer du cash rapidement », lance Francis Bartholomé. Pour le président du CNPA, le plan R³ est une feuille de route à court, moyen et long terme en lien avec les partenaires sociaux et les pouvoir publics. « Nous avons déjà commencé par répertorier tous les garages en alerte opérationnelle (3500 déjà référencés) via l’appli de proximité Roulons Zen – avec le soutien de Vroomly - d’autres doivent s’y ajouter. Nous cartographions ainsi tous les points de service. Redonner de l’activité à la distribution par l’écoulement naturel des deux à trois mois de stocks des concessions est une piste, un assouplissement temporaire de la prime à la conversion pour refluidifier les circuits et relancer la machine commerciale en est une autre. Constructeurs et équipementiers sont dans le même état d’esprit. Cette projection anticipée dans un avenir encore flou – personne ne sait la tournure que prendra le déconfinement - doit tenir compte d’un environnement général chamboulé, mais dans lequel « nous avons besoin de toutes nos forces et de la mobilisation des régions. Il y aura un avant et un après avec une exigence de sécurité illimitée au niveaux des entreprises et des populations », rappelle Xavier Horent, le délégué général. Ce plan est à plusieurs niveaux puisqu’il est parallèlement accompagné de demandes d’assouplissements réglementaires et législatif à l’échelle européenne : report des ordonnance CAFE, accès aux Datas, norme sur l’économie circulaire (REP)...
Constat : après la période de flottement sur les entreprises qui pouvaient rester ouvertes, est venue la diminution ou la perte totale de CA pour la plupart. Aujourd’hui, toutes ont la capacité de prétendre au chômage partiel. Il y a eu un effet d’engorgement logique vers les Dirrecte, mais cela semble mieux géré à présent. Pour les plus petites PME avec un CA inférieur à 1M€ pouvant prétendre au Fonds de solidarité de 1500€, le repositionnement à 50% de baisse de chiffres doit élargir le cercle des bénéficiaires. Pour l’accès aux prêts garantis, les plus touchées sont les plus petites. Bon nombre d’entreprises avaient déjà des difficultés pour obtenir des prêts avant le Covid-19. D’où la demande pressante de Bruno Le Maire vers les banques pour ouvrir les vannes du crédit. « Cela reste un problème pour ces indépendants. Ce sujet nous préoccupe car il faut emmener tout le monde sans en laisser de côté. Sachant que l’État qui a ouvert une enveloppe de 300 Md€, surveille de très près les remontées de dossiers. »
Pour le CNPA, il faut réfléchir vite, se projeter, le tout avec de l’optimise car les chefs d’entreprise en ont besoin ! « Dans ce plan, il faut rester humble et réaliste, pas de démagogie mais des axes de relances réalisables. La priorité reste la santé de tous, puis viendra la mise en place des étapes du déconfinement. Mais pour tenir, les entreprises n’ont qu’une idée en tête : comment (re)faire de la trésorerie avec la continuité des paiements, les salaires…Tout le monde scrute ses disponibilités sur avril et mai ! Ce sera compliqué et il est important pour elles d’avoir les leviers pour générer du cash. »