Les ventes de pneus PL ont résisté en 2020
Malgré un violent décrochage en mars-avril, les ventes de pneus PL n’affichent qu’un léger recul sur les douze mois 2020. Notamment pour les pneus neufs, leurs homologues rechapés connaissant depuis plusieurs années un destin moins heureux…
« Les camions ont continué à circuler y compris durant la période de confinement, le secteur du transport, considéré comme vital pour le pays, ayant été encouragé par le Gouvernement qui ne souhaitait pas voir l’économie paralysée », déclare Régis Audugé, directeur général du Syndicat des Professionnels du Pneu (SPP). La baisse a certes été violente à l’occasion du premier confinement, avec -37,2% en mars et surtout -57,2% en avril par rapport aux mêmes mois en 2019. Mais les volumes de vente ont ensuite rapidement retrouvé un niveau plus habituel ; le second confinement, quant à lui, est même passé totalement inaperçu, le mois de novembre enregistrant une hausse de 8,4% des volumes par rapport à novembre 2019 ! Contrairement au marché des pneus TC4, autrement plus chahuté, celui des pneus PL neufs et rechapés aura donc fait montre d’une certaine résilience l’année passée, avec un recul limité à 4% (Sell out). Dans le détail, le marché des pneus neufs a mieux résisté que celui des pneus rechapés, avec respectivement -2,2% et -7,7% sur les douze mois de l’année. Le mix des ventes reste stable, à 68% en faveur des pneus neufs contre 32% pour les pneus rechapés. Les prix moyens n’ont quasiment pas bougé non plus : +0,1% pour le neuf et -0,7% pour le rechapé.
Le rechapage à la peine
Selon les chiffres publiés par l’organisation professionnelle, le marché Sell In (déclaratif des volumes mis sur le marché par les manufacturiers de pneumatiques) affiche selon Europool un triste -11,3%, contre -4% pour celui du Sell Out. Le paradoxe n’est qu’apparent selon Régis Audugé : « Le marché du pneu PL est exclusivement B2B, et la facturation des clients grands comptes ne s’opère pas forcément le même mois que celui où le pneu est remplacé ». Autre explication avancée par le directeur général du SPP : « Les chiffres Sell In d’Europool ne tiennent pas comptes des pneus chinois importés en Europe, dont les prix particulièrement agressifs viennent concurrencer les pneus rechapés et dont les volumes, qui deviennent significatifs, sont prix en compte dans le Sell Out ». Les pneus rechapés font ainsi face à une féroce concurrence de la part des importations chinoises : depuis 2002 en effet, leur part dans les ventes totales de pneus PL en France est passée de 48 à 32%. « Et ce, malgré les lois anti-dumping formulées par Bruxelles en 2018 », regrette Dominique Stempfel, président du SPP…
Jérémie Morvan