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Distribution : Nexus Automotive ou la possible émergence du 5ème groupement d’achats international

Jean-Marc Pierret
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Voilà que naît un 5ème groupement d’achats et de distribution transfrontalier destiné à fédérer des distributeurs nationaux : Nexus Automotive International. Il revendique déjà 750 millions d’euros d’achats via ses premiers adhérents britannique, espagnol, français et jordanien. Et il affirme qu’il doublera cette taille rapidement en garantissant un poids satisfaisant en Europe, Afrique et Moyen-Orient…
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 Un nouveau groupement international de distributeurs indépendants vient de naître : Nexus Automotive International. Il est animé par Gaël Escribe, président et Philippe Guyot, "executive director business development" (en bon français : DG Commerce et développement). Ils se connaissent bien : tous deux étaient encore récemment vice-présidents Europe, Moyen-Orient et Afrique de Delphi Aftermarket, Ph. Guyot s’occupant alors plus particulièrement des ventes de l’équipementier.Ensemble, avec deux autres partenaires (un directeur administratif et un directeur financier), ils ont donc mis sur pied un 5ème groupement International qui vient s’asseoir sans complexe aux côtés des monstres que sont Groupauto International, AD International, ATR International et Temot International. Et quels monstres : 7 milliards d'euros pour le seul ATR International, le plus gros de la "bande des quatre". Pardon : des cinq...750 millions d’euros dès la naissanceNexus est né en janvier 2014. Il est basé en Suisse, à Genève. Interrogé sur les raisons de cette localisation (la traditionnelle sérénité fiscale helvétique ?), Philippe Guyot nous oppose d’emblée une crédible justification géopolitique : «Nous avons voulu sortir des pôles classiques France et Allemagne où sont présents les autres groupements internationaux», précise l'ancien directeur général de Groupauto International de 2001 à 2010 ; «la Suisse est ressentie comme neutre du point de vue moyen-oriental et africain, nos territoires de développement prioritaires hors Europe».En plus des bureaux suisse et français, un troisième est d’ailleurs d’ores et déjà planifié à Dubaï. «Cela suffit à notre développement initial, mais nous ne nous interdisons rien : toutes les opportunités seront étudiées, où que ce soit dans le monde. S’il faut ouvrir un bureau à Shanghai, nous le ferons».Né avec un premier adhérent britannique (Parts Alliance qui couvre l’Angleterre et l’Irlande), un jordanien (Nasco Automotive) le franco-espagnol IDAP (il regroupe SCERCA en Espagne et les plateformes S'énergie en France), le jeune groupement ID Rechange en France et quelques autres certitudes non précisées, le nouvel ensemble revendique déjà 750 millions d’euros d’achats, affirme Ph. Guyot.C'est certes encore peu comparé aux autres groupements internationaux, mais cette première assiette est déjà crédible et deviendra rapidement, prédit Philippe Guyot, un plat de quelque 1,5 milliard d'euros : «nous pouvons raisonnablement l’espérer au vu des prochains adhérents qui doivent nous rejoindre», assure-t-il. Nous n’en saurons pas plus en la matière : Nexus Automotive International réserve le menu détaillé aux invités de sa première présentation officielle prévue à Genève le 5 mars prochain. C’est là que les fondateurs révèleront officiellement la liste des 10 actionnaires-adhérents et préciseront la stratégie de l'ensemble.Orthodoxie et valeur ajoutéeBien que son premier adhérent soit britannique et donc basé sur les mêmes terres que l’ambitieux LKQ (voir «LKQ Europe va-t-il révolutionner la distribution européenne ?»), aucun point commun n’est à retenir entre Nexus et lui, tient à souligner Ph. Guyot. LKQ fonde sa croissance sur l'achat-intégration de distributeurs, Nexus reste un groupement fédérant des associés indépendants voulant maximiser leurs achats et mutualiser leurs moyens de développement. D'autant plus que Parts Alliance, en plus d'être un distributeur-adhérent de taille crédible et donc crédibilisant pour le jeune groupement, est aussi un distributeur britannique sérieux au sens où l'entend la distribution européenne "continentale" : il allie dimension réellement nationale, achats auprès d'équipementiers premium, logistique centralisée et stratégie de réseaux de réparateurs.Globalement, l’approche du groupement naissant est effectivement assez orthodoxe : concentration des achats via des équipementiers-partenaires choisis pour leur complémentarité sur les divers marchés ciblés et leur capacité à construire des gammes larges et profondes, une logistique et un marketing mis au service des adhérents, une stratégie de réseaux de réparateurs là où le(s) marché(s) le demandera(ont)…Mais orthodoxie n’exclut pas valeur ajoutée, complète Ph. Guyot : «Une réelle concentration des achats sera mise au service des équipementiers comme des adhérents», promet-il ; et au travers de la structure "Nexus Overseas", «une présence sera effective et conséquente en Afrique et au Moyen-Orient», zones qu’il sait attractives et prometteuses pour tous ceux qui veulent s’internationaliser sur des bases solides et porteuses.Actionnariat équilibréQuant au mode de fonctionnement interne au groupement, il est visiblement pensé à l’aune de l’expérience des deux membres-fondateurs. Les adhérents seront actionnaires de Nexus dans des proportions allant de 3 à 10% afin de préserver l’œcuménisme et la gouvernabilité de l’ensemble. Une structure intermédiaire baptisée opportunément «Nexus Midcap» permettra d’ailleurs aux plus petits actionnaires de se regrouper dans un sous-ensemble actionnarial garantissant le poids de leurs avis.Reste que Nexus Automotive International devra réussir un sacré pari : se démarquer suffisamment des process, règles et habitudes des 4 autres groupements internationaux. Et discipliner dans un même projet des "petits" adhérents hétérogènes par définition. En un mot : rafraîchir le métier de groupement d'achats et inventer celui de groupement de ventes. C'est à ce prix que Nexus pourra séduire et fédérer durablement afin de croître et embellir. A suivre...Pour les anglophones intéressés, le communiqué de la naissance de Nexus Automotive International.
Jean-Marc Pierret
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