Stéphane Antiglio, Pdt de PHE (Autodistribution): une « entreprise citoyenne » malgré le confinement

Jean-Marc Pierret
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Stéphane Antiglio, le président de PHE, a pris une décision lourde. L'essentiel du réseau de plus de 350 magasins Autodistribution DOIT rester ouvert. Il l'a prise dès les premières heures de l'entrée dans le stade 3, celui du confinement. Et ce, par conviction : «Nous nous sommes mobilisés dès samedi pour que l'on soutienne la nécessaire mobilité de tous les véhicules. Ils sont essentiels à l'effort de guerre qu'exige la crise sanitaire».
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Autodistribution l'a décidé. L'entreprise de distribution de pièces et de services veut résolument faire partie des entreprises qui resteront ouvertes. A lire les quelque 110 commentaires qui se sont déjà accumulés sous nos articles publiés depuis dimanche et les multiples confidences que nous avons recueillies, il y a effectivement urgence. Beaucoup de professionnels s'interrompent faute de clients bien sûr, mas hélas aussi faute de pièces, concurrencées comme de carrosserie.

Soutenir les mobilités

Pour Stéphane Antiglio, président d'Autodis/Autodistribution, il n'y avait de toute façon pas d'alternative possible. L'après-vente n'est pas seulement un business. C'est aussi un quasi-service public dont il défend âprement, en ces temps troubles, les particularités et le rôle auprès des autorités, aux côtés des organisations professionnelles. Et ce, tout particulièrement au moment où toutes les mobilités sont essentielles au fonctionnement des fondamentaux de l'économie. «Nous partageons tous la même certitude : nous sommes une entreprise citoyenne qui doit faire tout son possible pour participer, à notre échelle, au maintien des activités de tout un pays». Et cela passe par le maintien opérationnel des mobilités.

C'est d'abord le cas des poids lourds évidemment, clés d'une fluidité logistique qui conditionne le maintien opérationnelles de toutes les activité nationales (lire à ce titre le courrier de Guillaume Faurès, DG AD Poids Lourds). Celui de tous les VUL aussi, qui doivent pouvoir livrer et soutenir l'activité de millions d'artisans et d'une foultitudes de services de proximité. Mais aussi pour l'ensemble du parc roulant, VP compris. «Tout le monde pense à raison aux forces de l'ordre, aux pompiers, ambulanciers, soignants ou aides-soignants. Mais la mobilité automobile et ses besoins sont encore bien plus vastes en ce moment de crise. Il y a un tissu logistique de transporteurs qui alimentent une multitude d'activités ; il faut aussi permettre à chacun de pouvoir se déplacer».

Avec les salariés et sans arrière-pensée mercantile

Et surtout, Autodistribution ne veut pas que l'on croit qu'elle avance sur ce chemin incertain malgré ses salariés, mais bel et bien avec eux et avec leur pleine acceptation du rôle qu'ils tiennent. «Nous communiquons régulièrement en interne ; nous expliquons pourquoi notre rôle est essentiel. Nos collaborateurs comprennent et adhèrent.»

Il a bien sûr vu certains commentaires sur notre site qui déplorent ce choix. Il n'est pas surpris, juste un poil agacé. Car il réfute la caricature d'une volonté de faire coûte que coûte de l'argent, a fortiori au détriment des risques de contamination. «Partout dans le réseau, nous avons déployé des process, expliqué les gestes barrières, organisé les flux de personnes, mis en place des procédures de livraisons adaptées». En ces temps d'indisponibilité de pièces, les comptoir aussi restent actifs, avec toutes les précautions requises.

Et il souligne surtout que ce procès en appât du gain n'a rien de crédible. «Sérieusement, quand le chiffre d'affaires s'effondre de 40 à 60% selon les régions, comment peut-on penser que maintenir des entreprises de distribution en activité, serait plus profitable que d'interrompre purement et simplement leur activité et les charges afférentes ?»

Jean-Marc Pierret
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