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Covid-19 : La distribution PR entre en guerre

Caroline Ridet
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Rester ouvert ou pas ? Si oui dans quelles conditions ? Depuis lundi et a fortiori ce mardi midi de confinement généralisé, la distribution PR s’interroge sur la ligne à suivre. Si lundi beaucoup étaient encore ouverts, mardi a marqué un tournant. Tour d'horizon non exhaustif et limité dans le temps, tant les situations évoluent vite.

• Du côté des groupements à la tête des plateformes assurant la chaîne logistique, les dispositifs diffèrent. Alliance Automotive Group a pris la grave décision de fermer l’ensemble de ses sites filiales (magasins, ateliers, centres de production de PIEC, plateformes et centres administratifs). Tout en précisant qu’en cas de réquisition par l’État pour assurer la maintenance des véhicules de secours, certains sites pourraient être rouverts.

• De son côté, après de longues réflexions, Autodistribution a décidé de maintenir les services d’approvisionnement et donc de ne pas fermer la grande majorité de ses entrepôts. Clairement, pour le groupement, il s’agit d’assurer son rôle pour aider au maintien de la mobilité et notamment des services d’urgence. Même approche pour Alternative Autoparts qui maintient son dispositif pour fournir les besoins.

L’Agra a choisi une option intermédiaire : les dépôts régionaux (Sirius) ont fermé mardi soir mais est maintenue l’activité sur la plateforme nationale de Lyon. « Il s’agit pour nous d’accompagner le marché pour assurer les dépannages. Car ce mardi, certains de nos adhérents ont fermé et l’activité commence à baisser », explique Yohann Allaman (DGA Agra). Maintenir l’activité avec la moitié des effectifs en arrêt grâce à une belle solidarité de groupe avec des responsables administratifs et commerciaux suppléant aux manques de bras pour assurer les expéditions. « Nous faisons le nécessaire pour livrer. »

• Les plateformes d'ID Rechange restent ouvertes à effectif réduit "pour soutenir nos adhérents" précise Claudie Cahart, DG du groupement. "Nous suivrons les décisions de nos clients de fermer au jour le jour pour prévisionnellement fermer en fin de semaine." Sans doute comme nombreux parmis ceux qui tentent de rester ouvert.

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Du côté des indépendants, si certains ont fermé pour cause d’effectifs trop réduits, de vacance des transporteurs sous-traitants, de chaîne logistique rompue, d’autres veulent tenir le plus longtemps possible. Tant qu’il faudra livrer.

Les plateformes indépendantes restent sur le pied de guerre pour garder un flux en mode allégé compte tenu de l’activité. Les Apprau Dasir, Chaussende et Motoparts restent ouverts. Seul Adipa a dû fermer faute de bras. Est Entrepôt a mis en place mardi matin une organisation à même de pouvoir livrer avec un rythme moins soutenu pour cause de transporteurs en souffrance.

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Pas de fermeture pour le groupe IDLP (23 sites et 6 plateformes) qui espère pouvoir assumer son rôle de fournisseur pour la mobilité jusqu’à la fin de la crise. « Pour l’instant, l’organisation que nous avons mise en place tient. Nous avons réduit le personnel (chômage partiel pour ceux devant rester chez eux) en cohérence avec la baisse d’activité et assurer la sécurité de ceux qui restent via un véritable « corridor sanitaire » permettant de respecter les distances de sécurité. Nous n’avons plus personne au comptoir et assurons les livraisons en J+1. Le comportement des équipes est exemplaire. Les commerciaux qui ne sont plus sur le terrain aident au magasin. Ils ont tous consciences des risques, mais également de leur rôle pour que les transports continuent ne serait-ce que pour nourrir la population. » Fabrice Godefroy (DG du groupe IDLP) reste prudent. « Nous allons tenir aussi longtemps que possible. Mais tout change et ce que je dis aujourd’hui ne sera peut-être plus vrai demain. Si tous les ateliers ferment… Mais en attendant, nous allons livrer. » D’autant que le groupe a anticipé en faisant le plein des racks « pour être opérationnel et pouvoir livrer ».

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« C’est une conviction : il faut tenir jusqu’au bout. C’est notre devoir de nous mettre au service de la mobilité. Notre métier prend tout son sens. » Guerrière, Gwen Fichou, Autodistribution Fichou, garde ses magasins ouverts, malgré des salariés très inquiets qui font jouer leur droit de retrait. « J’ai très tôt mis des mesures en place : une personne au comptoir, pas de promiscuité, gants pour chacun… Mais personne n’avait conscience encore de la réalité de la situation. Aujourd’hui, les équipes en ont pris la mesure. Quoi qu’il arrive, il faut rester pour aider nos clients garagistes qui devront réparer les véhicules de première urgence… On continue et on verra ensuite les dégâts en termes économiques. Aujourd’hui ce n’est pas le sujet. » Outre des mesures de sécurité pour protéger les salariés, les livraisons ont été ramenées de quatre à deux par jour pour coller à la chute de l’activité et du nombre des chauffeurs.

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• Tout le monde ferme autour de chez lui, mais lui tient… au moins jusqu’à vendredi. « On fera un point et on verra s’il y a encore des demandes. Pour l’instant, nous avons du monde. » Laurent Mouy, API Limousin Pièces Auto à Limoges, a revu drastiquement son organisation pour que ses équipes (réduites) travaillent en sécurité. « Nous servons les clients au comptoir mais on ne les fait pas entrer. On a organisé une sorte de drive. Dans le magasin, les salariés sont installés à grande distance les uns des autres. Chacun à un coin du magasin. De même, les livreurs(gantés) n’entrent pas chez les clients et laissent la caisse contenant la commande à l’extérieur. On a réduit les horaires, la présence et les livraisons à deux fois par jour. Pour l’approvisionnement, nous avons stoppé toutes les commandes de stock pour nous mobiliser sur le dépannage et sommes livrés de nuit. »

Caroline Ridet

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