AAG : « Nous avons le maillage le plus serré du marché »
En dix ans, AAG a redessiné son schéma logistique pour desservir ses 1100 points de vente arrosant eux-mêmes 2500 réparateurs : dix-sept plateformes et six Back2Car constituent son socle, avec un taux de service vers ses distributeurs qu’il cherche encore à améliorer ! Parce que la logistique est un outil de précision et de démarcation, expliquent Olivier Vejdovsky (directeur financier), et Laurent Attal (directeur commercial).
Un point sur votre maillage actuel ?
Laurent Attal : Nous avons dix-sept plateformes dont deux nationales et sept régionales VL, quatre PL dont une en national, une en pièces de carrosserie, une en pièces techniques et une en équipements d’atelier auxquelles s’ajoutent six Back2Car pour la PRE. En soutien, nous pouvons nous appuyer sur celles de nos distributeurs comme PAVI du groupe Durand Services en Rhône-Alpes ou celle de Ragues en Normandie... Résultat : nous avons une couverture optimale avec un maillage serré, le plus fort du marché.
Olivier Vejdovsky : Nous stockons sur nos deux plateformes nationales (Blois et SGDB) près de 70 000 références, et jusqu’à 50 000 sur les régionales. Le volume est plus variable sur les plateformes techniques, mais nous stockons au moins une fois plus de 200 000 références ! Conséquent, non ? Et nous modernisons nos bases dès que possible ! À Floirac (33), la plateforme Préférence Aquitaine vient d’emménager dans des locaux flambant neufs qui intègre les derniers process de réception, picking et livraison.
Quel est le taux d’achat des distributeurs ?
O. V. : Les taux d’achat varient pour plusieurs raisons : la région, les collections, le grossiste qui peut commander en direct ou qui possède sa propre plateforme, et les autres qui commandent chez nous… C’est pourquoi nous raisonnons plutôt en taux de fidélité.
L. A. : Nous oscillons entre 60 et 70 % d’achat en pièces de grande vente (PGV) par nos adhérents indépendants, sachant qu’ils n’ont aucune obligation contractuelle et que tout dépend de leur typologie. Un Groupauto qui possède sa plateforme n’a pas les mêmes besoins qu’un Pièces Auto (ex-Gefa/Partners), très demandeur en logistique. Comparé aux contraintes du fournisseur avec son taux de service et ses délais, nous proposons une flexibilité inégalée avec des cut-offs à 18h00 voire 19h000 en région parisienne, deux à trois fois par jour.
Comment affûter encore la logistique ?
O. V. : Nous réfléchissons à la réduction des temps de tournée en partant de nos plateformes vers les grossistes. En clair, nous investissons sur de nouveaux algorithmes qui prennent en compte la rapidité de préparation, la géolocalisation du transporteur, l’état du trafic… Cette gestion du dernier kilomètre est très importante ! Nos 250 filiales servent de laboratoires sur le sujet. La crise a sans aucun doute accéléré l’optimisation de la chaîne et nous avons tous la volonté de rationaliser les coûts, face à la hausse du prix du carburant, voire à l’émergence de zones à faibles émissions (ZFE). Que ce soit dans cinq ans ou dix ans, il faut s’y préparer dès à présent, en prenant en compte le renouvellement des flottes de livraison en véhicules électriques.
Avez-vous du pallier des ruptures en 2020 ?
O. V. : Notre système logistique nous a permis d’amortir les variations de taux de service de certains fournisseurs impactés par la crise sanitaire. Nous avons en stock des offres traditionnelles avec toutes leurs équivalences pour les grandes familles, en cas d’indisponibilité de l’une ou l’autre. C’est un amortisseur qui nous a permis de traverser 2020 sans trop d’à-coups.
L. A. : Qui plus est, lors du premier confinement, nos stocks étaient pleins à craquer car nous avions lancé des commandes de précaution afin d’anticiper la vague partie d’Asie. Et sur la route, nous travaillons avec des transporteurs moins dépendants du BtoC, afin d’être là aussi moins impactés par les ruptures de livraison.
Quid de NAPA dans les racks ?
L. A. : Nous avons spécialisé la plateforme de Sainte-Geneviève-des-Bois (91). Tout part de là-bas. NAPA est un axe fort dans notre développement commercial ! Les taux sont encore assez faibles rapportés aux gammes stockées mais nous injectons progressivement les familles de produits qui n’ont cessé de se développer, comme la batterie, les lampes, et la filtration dernièrement. Dès la rentrée, nous rentrons le freinage ! Un point important car cela peut devenir vite compliqué de ne pas avoir la gamme qui reste la première entrée atelier. Beaucoup de distributeurs l’attendaient… C’est fait !