L’OVI revoit ses prévisions pour 2022

Jérémie Morvan
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Renault Trucks_site Bourg en Bresse

L’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) dresse à mi-parcours un état des lieux du marché PL, où une inflation record, un manque de visibilité et une pénurie de véhicules et de composants viennent contrarier ses prévisions annoncées en début d’année…

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L’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) a publié ses prévisions pour le second semestre 2022. Les incertitudes du début d’année, dues à un contexte économique inhabituel, se complexifient encore davantage, rendant la lecture du marché quasi-impossible. Entre une inflation record et une crise de l’offre générant hausse des prix des VN et rallongement des délais de livraison, les transporteurs doivent également composer avec une hausse des prix du carburant, des salaires, de la maintenance de véhicules détenus en parc plus longtemps. Le tout dans un calendrier de transition énergétique qui commence à devenir pressant…

Délais à rallonge

Les augures ne sont pas bons pour le secteur du VI sur le second semestre. La pénurie d’offre, elle-même liée à celle des composants nécessaires à leur fabrication, se faisait certes déjà sentir en 2021. L’OVI considère qu’elle l’est encore plus aujourd’hui, alors même que les carnets de commande étaient pleins. La pénurie de VN est inédite, avec - 11,8 % pour les tracteurs et - 10,4 % pour les porteurs. Quant aux VUL, après une belle année 2021, ils dévissent sur ce premier semestre 2022, avec un recul de 14,4 % des commandes... Et une hausse de 12,9 % de leur prix ! Les distributeurs VI interrogés notent par ailleurs que la part de l’atelier dans leur activité, si elle a un peu baissé (38,9 %), demeure pour un tiers d’entre eux majoritaire dans leur chiffre d’affaires.

Enfin, les délais de livraison sont passés à fin juin à quelque 359 jours. Soit un an d’attente entre la prise de commande et la livraison du véhicule ! Au-delà de la problématique de renouvellement des flottes, ces délais à rallonge ont une seconde conséquence : une grande variabilité des prix de vente, de fortes disparités de prix des composants pouvant intervenir entre la date de commande et celle de la facturation du véhicule…
 

Prévisions minorées

Pour toutes ces raisons, l’OVI se voit contraint de réviser à la baisse ses prévisions de début d’année. Outre une inflation au plus haut depuis 30 ans et la pénurie d’offre, incapable de répondre à la demande, l’activité du TRM doit également faire face à des hausses sur de nombreux postes, estimées par le CNR à 15 % (matériels, salaires, carburants).

L’observatoire conserve sa fourchette basse dévoilée en début d’année, à savoir 45 000 unités dont 25 000 tracteurs (+ 10 % par rapport à 2021) et 20 000 porteurs (- 6 %). Cette fourchette basse représenterait tout de même une hausse de 2,2 % des ventes de VI par rapport à l'exercice précédent. Il revoit en revanche sa fourchette haute pour la fixer à 48 000 véhicules écoulés en 2022 (+ 8,8 % par rapport à 2021) avec, dans le détail, 26 000 tracteurs (+ 14,2 %) et 22 000 porteurs (+ 3 %).

N’oubliant pas de préciser que « tout rebond de la pandémie et toute aggravation du contexte géopolitique actuel seraient évidemment susceptibles d’invalider notre vision prospective… »
 

Jérémie Morvan
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