Plateformes régionales: l’injuste fin de S’Energie

Jean-Marc Pierret
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Considérée comme encore redevable de 4,6 millions d'euros par le tribunal de commerce de Blois, S'Energie a été mise en liquidation judiciaire le 8 juillet dernier. La décision, pour douloureuse qu'elle soit et aussi injuste qu'elle puisse paraître, n'a pas d'impact sur le fonctionnement individuel des 12 plateformes que la défunte structure fédérait...
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Le 8 juillet dernier, le tribunal de commerce de Blois a ordonné la mise en liquidation judiciaire de S'Energie, confirmant que la structure fédérant 12 plateformes régionales n'a jamais pu vraiment se remettre du naufrage d'Autoreserve il y a 18 mois. Pourtant, S'Energie avait continué à fonctionner en encaissant le contrecoup et en assumant 3,5 millions d'impayés d'Autoreserve sur ses fonds propres, lesquels, constitués pour financer d'éventuels développements, ont du coup fondu comme neige au soleil. Mais le tribunal de Blois a donné le coup de grâce en considérant que S'Energie et sa facturation centralisée devaient assumer 4,6 millions d'impayés supplémentaires.S'Energie s'est-elle acharnée 18 mois de trop ? Peut-être. Reste que ces 4,6 millions ont constitué une aussi injuste qu'insurmontable «double peine», comme le déplore jean-Claude Bauduin, DG de S'Energie. Une double peine qui a donc conduit à la mise en liquidation d'une entreprise qui dans les faits, aurait certainement pu perdurer. Mais les 9 actionnaires de ce réseau de 12 plateformes ont dû se rendre à l'évidence : même si l'outil S'Energie continuait à fonctionner utilement dans l'intérêt d'une pertinence logistique et commerciale commune, la décision du tribunal imposait de déposer.Si l'entreprise disparaît, les plateformes qu'elle fédérait subsistent évidemment et leur raison d'être aussi. A quelque chose, malheur est même bon : s'ils doivent faire l'injuste deuil d'un bel outil pourtant viable et celui, financier, de leurs investissements dans la société défunte, les 9 «actionnaires-plateformistes» ont au moins l'avantage d'être libérés du fardeau Autoreserve/S'Energie. Un poids qui pesait indûment sur la notation de leurs entreprises respectives et freinait leurs développements comme leurs accords commerciaux.Cela signifie-t-il que lesdits actionnaires reprendront la piste d'une structure commune ? «La liquidation judiciaire date du 8 juillet et nous ne sommes que le 20 juillet», tempère Jean-Claude Bauduin qui souligne que les courants d'affaires entre plateformes subsistent mais qu'aucune réflexion n'est engagée pour construire une structure ou une stratégie subsidiaire à S'Energie. «Il nous faut déjà digérer la fin d'une belle aventure»...
Jean-Marc Pierret
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