Vente de lubs en ligne : Oil Factory en liquidation !

Romain Thirion
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Après la confirmation d’un premier semestre 2016 compliqué et, finalement, une liquidation judiciaire prononcée par la justice le 25 août dernier, l’aventure est donc bel et bien terminée pour Oil Factory. Après plus de trois ans d’existence et une activité commerciale effectivement entamée en 2014, le site internet de distribution de lubrifiants pour professionnels laisse, sur ce créneau, un vide certain.
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C’est donc officiel : Oil Factory est en liquidation judiciaire depuis le 25 août dernier, date du jugement prononcé en défaveur de la poursuite de ses activités. Nos confrères du Journal de l’Automobile (JA) ont été les premiers, ce mercredi 28 septembre, à confirmer la rumeur qui traînait depuis plusieurs mois des déboires rencontrés par le site de vente de lubrifiants BtoB. Une rumeur qui nous était parvenue aux oreilles –et aux yeux– au printemps dernier.Le commentaire d’un lecteur garagiste, client d’Oil Factory, nous avait signalé, en mai, d’éventuelles difficultés expérimentées par le pure-player du commerce de lubrifiants aux professionnels. Celui-ci se plaignait alors d’avoir «perdu 2 400 euros» après avoir commandé de l’huile moteur sur le site Internet et de ne pas avoir été livré, à l’instar de «beaucoup de clients». Le commentaire évoquait également l’impossibilité de joindre, par mail ou par téléphone, les équipes commerciales de la société, ce que nous avions pu vérifier en appelant le standard du bureau d’Oil Factory, situé dans le 8e arrondissement de Paris.
Un déménagement compliqué…
Nous avions donc pris contact avec le fondateur et dirigeant d’Oil Factory, Laurent Barlesi, qui était en déplacement entre France et Suisse, pour éclaircir cette situation mystérieuse. Celui-ci nous avait alors répondu trouver «anormal que personne ne réponde» au numéro parisien de sa société, avant de nous confirmer que, malgré la présence d’une permanence commerciale dans la capitale, le siège d’Oil Factory était bel et bien en cours de déménagement. «Nous avons investi dans un stock en propre, situé près de Chalon-sur-Saône, afin de gérer nous-mêmes notre logistique, mais celui-ci, ancienne propriété d’un groupe pétrolier, est plus pollué que prévu au niveau du sol, ce qui retarde notre emménagement, nous avait-il expliqué. L’opération est donc en stand-by jusqu’à la mi-juin.»En effet, le site Societe.com, édité par une filiale de La Poste et qui rassemble les informations des greffes des tribunaux de commerce, mentionnait déjà une augmentation de capital social en janvier 2016, probablement destinée à soutenir l’acquisition du fameux stock. Il faisait également état, en avril dernier, d’un procès-verbal déclarant le transfert du siège social d’Oil Factory, ce qui corrobore tout à fait les précisions que Laurent Barlesi nous avait fournies au téléphone.
Etranglé par les fournisseurs ?
Face aux inquiétudes de notre lecteur, visiblement partagées par d’autres clients, Laurent Barlesi nous avait également signifié avoir «fourni des avoirs aux clients qui ont commandé chez nous depuis six semaines (NdlR : entre début avril et mi-mai, donc) et qui n’ont pas pu être livrés». Ces problèmes de livraison et ces soucis auprès des clients relevaient également, selon lui, d’un contexte commercial compliqué. Ce que nos confrères du Journal de l’Automobile semblent également avoir relevé, qui évoquent «une certaine pression tarifaire clairement ressentie au niveau du négoce avec pour conséquence une marge plus étroite à la revente».Les pétroliers, fournisseurs d’Oil Factory, pourraient donc bien avoir été plus durs en affaires que prévu, ce qui complique rapidement les choses dans une filière e-commerce automobile connue pour ses faibles marges et pour ses difficultés à se montrer rentable. Sans compter que les coûts fixes d’un stock en propre rendent encore plus compliqué l’accès à de véritables profits sur un marché serré. Nos confrères du JA y vont de la même analyse, leurs informations confirmant que «des investissements de départ sans doute quelque peu élevés en matière de stocks, notamment en ce qui concerne les produits annexes de plus faible rotation (liquides de refroidissement et lave-glaces, pistolets de graissage, pompes, AdBlue, etc.)» ont mécaniquement grevé la rentabilité d’Oil Factory. Un Oil Factory dont la liquidation laisse orphelin l’innovant commerce de lubrifiants online.
Romain Thirion
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