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EXCLUSIF – Fog malade d’Autovision

Jean-Marc Pierret
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La colère des salariés de Fog –récemment licenciés ou encore en poste– est partout la même : l’actionnaire Autovision n’a rien fait pour aider Fog. Pire, précisent certains : pendant que le fabricant de Briare coulait, le patron d’Autovision poussait les feux sous S2M, une autre de ses sociétés directement concurrente de Fog. Et à y regarder de plus près, c’est effectivement incompréhensible, voire troublant…
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«Mais à quoi nous sert Autovision ?». C’est l'inévitable rengaine que beaucoup de salariés de Fog Automotive nous répètent inlassablement, depuis des mois que nous suivons pas à pas les turpitudes de l’entreprise d’équipement de garage qui était reprise fin 2009 par le tandem Jacob Abbou (à l’époque via sa société Le Monde de l’Automobile) et Pascal Karras (Sakar SAS qui détient Autovision). Et depuis que les 58 salariés remerciés dans la cadre du PSE (le mal nommé «Plan de Sauvegarde de l’Emploi») ont effectivement quitté l’entreprise jeudi dernier (voir nos derniers articles sur Fog), les langues se délient un peu plus et les accusations se font plus précises.Le problème n’est même plus l’étonnement, puis la grogne d’employés qui, la marque Fog chevillée au corps, ont vainement attendu qu’Autovision vienne clairement à leur secours en orientant vers l’entreprise au moins un peu des achats de ses presque 1 000 centres de contrôle technique de son réseau. Le jugement se fait maintenant plus sévère : l’actionnaire d’Autovision est clairement accusé d’avoir «oublié» ses obligations de co-patron de Fog pour privilégier les intérêts d’une autre de ses sociétés : S2M (Services Matériel Maintenance). Et c’est vrai qu’il est troublant en bien des points, ce voisinage de S2M qui s’est déployée à partir de 2009, alors même que Fog Automotive sortait exsangue de son précédent redressement judiciaire.«Discours Hypocrite»Si l’activité de la jeune société Services Matériel Maintenance est directement concurrente des activités de matériel et de maintenance de Fog Automotive, l’agacement profond des salariés de Fog –et pas seulement de ceux qui ont été remerciés– trouve sa source dans un discours que les plus polis qualifient au moins «d’hypocrite».«Autovision nous a régulièrement fait savoir qu’au nom d’une obligation de séparation entre contrôle technique et matériel de garage, il n’était pas possible de mettre les besoins de ses centres de CT au service de Fog», se souvient un premier. «Ne croyez pas à cette histoire de non-compatibilité qui a souvent servi d’alibi à l’inaction de monsieur Karras», s’emporte un second ; «Si c'était vrai, il aurait sûrement pu rester l’importateur qu’il est d’Actia-Muller en Grèce, mais il n’aurait pas pu revendre en France via S2M du matériel de garage Actia-Muller, AVL-Ditest et autres, assortis de prestations de maintenance et de SAV ».«Inactionnaire» AutovisionEt c’est vrai que l’argument d’une impérative cloison étanche ne résiste guère à une simple visite du site Auto-vision.fr. On y trouve justement la société S2M voisinant, sans masque ni perruque, avec l’offre en contrôle technique VL et PL du réseau (cliquer ici) ! On a rarement vu stratégie moins subtile afin de masquer une proximité périlleuse entre entreprises…Du coup, ces deux poids-deux mesures entre Fog et S2M légitime un peu plus la rancœur contre «l’inactionnaire»Autovision, selon l’amusant néologisme taquin que lui attribue un licencié. Pourquoi avoir donné à S2M ce qu’on a refusé à Fog ? Les soupçons vont bon train mais les réponses crédibles manquent.Ce qui est sûr, c’est que Pascal Karras aurait pu au moins et à bon compte gagner l’estime de ses équipes et nourrir leur motivation. «Quitte à mettre des fabricants dans le catalogue S2M, il aurait pu nous donner au moins un strapontin, même symbolique, pour exposer quelques produits Fog», déplore un salarié ; «en excluant ainsi la gamme Fog, il a trouvé la pire façon de nous prouver qu'il ne croyait pas en l'entreprise qu'il venait de racheter». «Quand on fait partie d'une même famille et même si certains de ses membres ont des intérêts contradictoires, on devrait pouvoir espérer un peu d’entraide», conclut-il, désabusé. Visiblement en effet, les membres de la famille Autovision ne semblent pas tous égaux…
Jean-Marc Pierret
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