Speedy/Ayme : la vie chez Bridgestone

Romain Thirion
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A l’occasion de la présentation européenne du nouveau pneu premium Bridgestone Turanza 005, le manufacturier japonais avait convié la plupart de ses principaux clients… dont Speedy et le groupe Ayme (Côté Route) acquis respectivement aux printemps 2016 et 2017. L’occasion pour nous de nous entretenir avec leurs dirigeants afin de mieux comprendre les apports mutuels entre le géant du pneumatique et les deux réseaux.
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La présentation d’un nouveau pneu est généralement l’occasion pour un manufacturier de convier ses clients : grossistes, négociants-spécialistes, réseaux d’entretien-réparation, sites de vente en ligne… Ainsi, à l’heure de dévoiler sa nouvelle enveloppe premium, le Turanza 005, Bridgestone avait également fait venir les dirigeants des deux réseaux qu’il a récemment acquis, aux printemps 2016 et 2017 : Speedy et le groupe Ayme, maison-mère de Côté Route. Et pour l’un comme pour l’autre, le terme qui convient pour souligner l’effet de cette nouvelle appartenance capitalistique est : continuité.
Speedy confiant dans ses points forts
« Le bilan du rachat de Speedy par Bridgestone est positif car nous nous appuyons désormais sur un groupe industriel international fort, estime Aymeric Le Her, directeur des achats et de la stratégie commerciale du réseau de réparateurs rapides. Mais sur le plan des achats comme sur celui du poste pneu dans nos ventes, cela n’a pas eu d’effet de renforcement : nous étions déjà forts en termes d’achats, même si les autres marques de pneu pèsent un peu moins lourd chez nous désormais, et le pneumatique est toujours la première cause d’entrée-atelier et le premier générateur de chiffre d’affaires chez Speedy. » Question relation client, Speedy ayant été élu trois fois de suite “service client de l'année”, Bridgestone n'aura sans doute rien à apprendre au réseau.Là où l’argument de l’appartenance à Bridgestone pèse sans doute un peu plus, en revanche, c’est dans les rapports avec les flottes, à en croire Aymeric Le Her. « Etre adossé à un grand groupe rassure indirectement les clients grands comptes et ouvre de nouvelles perspectives d’accords : nous pouvons également convaincre grâce au maillage commun que nous offrons avec Côté Route et First Stop, le réseau de Bridgestone », affirme-t-il. Si la question des synergies entre les trois réseaux ne se pose pas encore officiellement, il est évident que les trois enseignes misent sur l’impressionnante couverture de terrain que leur apportent leurs implantations dans l’Hexagone.
Ayme : « un choix familial d’avenir »
Du côté d’Ayme, repris officiellement au mois de mai dernier, « il est encore tôt pour établir le bilan de ce rachat car nous sommes toujours dans la phase de découverte », témoigne Mathieu Ayme, directeur général de Côté Route et représentant de la quatrième génération à la tête du groupe familial Ayme. L’homme dit avoir « longuement pesé, en famille, cette décision de rejoindre Bridgestone ». « La complémentarité entre Côté Route et First Stop est considérable en termes de business PL, estime-t-il. L’idée, avec nos deux réseaux et l’appui de Bridgestone, est de prendre une part prédominante du marché des flottes de poids lourds, de bus, d’agri/agro, car nous sommes un groupe qui réalise l’essentiel – au moins 70% des 160 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016 – de son business auprès de ces clients-là. »Pour le dirigeant, « Bridgestone a une approche très pragmatique du commerce des grandes marques de pneumatiques, nous ne nous sentons donc pas poussés à mettre Bridgestone en avant au détriment des autres : tout est dans l’équilibre », ajoute-t-il, rappelant au passage que Côté Route était parvenu à trouver un équilibre optimal entre les différentes marques premium distribuées dans le réseau. En rejoignant Bridgestone, également, le Groupe Ayme s’est rapproché d’un gros faiseur de pneus rechapés, puisque le manufacturier est leader mondial du rechapage “à froid” grâce à sa filiale Bandag. Sur un marché du rechapé en baisse, Ayme continue à y croire fort : « nous sommes convaincus que la solution pneu premium + rechapage est la meilleure, à long terme, pour les flottes, dans une logique à la fois économique, sécuritaire et écologique ».
Romain Thirion
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