
La flambée des coûts de la collision s’est poursuivie en 2024
L’Observatoire annuel des sinistres automobiles de SRA révèle une hausse continue du coût des réparations en 2024, marquée par une augmentation de 6,2 % en un an et de 25,7 % depuis 2020. Une évolution qui s’explique par plusieurs facteurs : inflation des matières premières, complexité croissante des véhicules et hausse des coûts de main-d’œuvre, en lien avec ces deux précédents éléments.
Selon l’étude menée par l’organisme sur un peu moins de deux millions de dossiers d’expertise, l’augmentation du coût des réparations concerne toutes les catégories de dépenses. Le poste pièces, qui représente désormais 52,3 % du coût total, a enregistré une hausse de 7,3 % en 2024. « La conception de plus en plus sophistiquée des véhicules, notamment avec les nouvelles réglementations environnementales et sécuritaires, entraîne un renchérissement des pièces et une diminution de leur réparabilité », souligne SRA.
Les augmentations sont disparates selon les familles de pièces. Les optiques connaissent les plus grosses augmentations et les pare-brise, encore davantage. « Le coût du poste pièces augmente en fonction du taux de PRE, du tarif de vente des pièces, du nombre de pièces endommagées (6,4 par sinistre en 2024, en légère augmentation) et du taux de remplacement (71,7 %, +3,6 pts vs 2020 avec plus de remplacement à l’avant, et plus de réparation en latéral et à l’arrière car plus d’éléments soudés) », relève Bruno Deng, chargé d’études chez SRA. Sans compter que les matériaux sont plus complexes à réparer, l’offre de pièces et les méthodes de réparation sont plus compliquées… et savoir-faire et vouloir-faire ne sont pas toujours là.
La main-d’œuvre, qui représente 37,3 % du coût des réparations, a progressé de 5,1 % en un an. Ce phénomène est accentué par la pénurie de techniciens qualifiés et la nécessité d’équipements spécifiques pour intervenir sur des véhicules électrifiés. Enfin, les ingrédients peinture ont subi une hausse de 5 %, portant leur part à 10,4 % du coût total des réparations.
Les véhicules électrifiés en hausse dans les bilans
La part des véhicules électrifiés dans les sinistres a fortement progressé, atteignant 11,5 % des dossiers en 2024, contre 7,8 % en 2023. Toutefois, ces modèles génèrent des coûts de réparation nettement supérieurs. « Les véhicules hybrides sont en moyenne 15,7 % plus coûteux à réparer que les thermiques, et les électriques 14,3 % », précise SRA.
Parmi les causes principales figurent :
- Le poids plus élevé des véhicules électrifiés, accentuant les dommages en cas de collision
- L’utilisation de matériaux plus complexes à réparer, comme l’aluminium et les composites
- Des composants spécifiques, tels que les batteries et modules électriques, plus onéreux
- Des interventions plus longues, notamment pour sécuriser le véhicule avant toute réparation
Toujours plus de VEI
Avec un coût de réparation qui grimpe plus vite que la valeur résiduelle des véhicules, de plus en plus de voitures sont déclarées économiquement irréparables (VEI). En 2024, 10,8 % des véhicules sinistrés ont été classés irréparables, contre 9,3 % en 2023. Cette tendance touche particulièrement les véhicules de plus de 15 ans, qui représentent 43,5 % des cas. À l’inverse, les modèles électriques et hybrides affichent un taux d’irréparabilité inférieur aux thermiques, leur valeur à neuf restant plus élevée.
Avec une augmentation du coût moyen des réparations de 25,7 % en quatre ans, la tendance ne semble pas près de s’inverser. « L’intégration progressive de véhicules toujours plus technologiques laisse craindre une poursuite de cette inflation », alerte SRA. Face à ces défis, le développement des pièces de réemploi (PRE) et des alternatives économiques devient un enjeu majeur. En 2024, 17,3 % des réparations incluaient au moins une PRE, contre 9,5 % en 2020, mais cette part reste encore marginale.
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