Inde : L’offre aftermarket croît et mute

Caroline Ridet
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Un parc à 45 millions de véhicules, dont 35 millions pour les particuliers, un taux de motorisation parmi les plus faibles du monde avec 33 véhicules pour 1 000 habitants, mais un pays séduisant de plus en plus les industriels automobiles souhaitant réduire leur dépendance à la Chine : l’Inde auto est en devenir.

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Si en 2020 les deux-roues représentaient 80 % du parc roulant, les VP gagnent du terrain (13 % de pdm), sous la pression de la classe moyenne montante. Reste que, sur l’exercice 2022-2023, près de 16 millions de deux-roues ont été vendus, contre un « petit » 3,8 millions de voitures ! Au global, l’âge moyen du parc est estimé « approximativement» entre 7 et 8 ans.
Un chiffre bien en deçà des 12 ans de moyenne en Europe qui s’explique notamment par un parc en phase de croissance et donc comptant de nombreux primo-accédants à la voiture.

Triplement attendu du marché secondaire

La destination est repérée comme crédible levier de croissance pour les industriels de l’aftermarket : parce qu’ils pensent que la motorisation du pays va s’accélérer avec la montée attendue du niveau de vie d’une partie des 1,4 milliard d’Indiens, et donc entraîner dans son sillage l’accélération de la structuration de l’après-vente.

Selon l’association des fabricants de composants automobile (ACMA), le marché secondaire aurait généré 10,6 Md$ en 2021 et certains analystes (Groupe Marketing et Communication YCPS) estiment qu’il pourrait être multiplié par trois à l’horizon 2026. La chaîne de maintenance de ce parc appelé à gonfler est portée à 44 % par les réseaux constructeurs, 53 % par des ateliers totalement indépendants pour un petit 3 % de garages arborant le panneau d’une enseigne multimarque (source : YCP Solidiance Research & Analysis). Mais les observateurs s’attendent à une mutation importante de la filière après-vente indienne.

Sa structuration est en marche. Un mouvement profond est également en train de modifier en profondeur le business de la pièce : la montée en puissance des marques privées « qui pourraient bien contribuer largement à éradiquer le marché gris», confiait Sridharan Muralidharan, président de Mobility Aftermarket, au magazine Motorindia.

Transformation digitale

Autre mutation en passe de redessiner le paysage de l’aftermarket : la digitalisation. Et l’un des acteurs phares de ce changement de paradigme est le groupe TVS (3 Md$ en 2022). Ce membre de Nexus Automotive International a lancé en 2020, via sa structure Rechange Ki Mobility Solutions, la première plateforme automobile numérique nationale, baptisée « myTVS PartSmart ». Il propose de la pièce en ligne puisée dans un solide catalogue électronique (85 marques référencées), mais PartSmart est également un site d’intermédiation. 

Et outre apporter la facilité d’accès à la pièce, l’application offre également la transparence nécessaire à ras- surer les fournisseurs. Aujourd’hui, fort de 600 magasins connectés, le groupe estime que son maillage aura dépassé le millier en 2024, couvrant 18 États en Inde. Le leader indien revendique également près de 35 000 garages partenaires à travers le pays via son réseau MyTVS. Sur 2024, le groupe table sur un CA d’environ 350 M$ avec PartSmart sur un total de 800 M$ réalisés par sa division pièces et services, soit un quasi- doublement par rapport à l’exercice2022-2023.

Caroline Ridet
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