SONDAGE EXCLUSIF ZEPROS : 82% des réparateurs sous pression pour recruter

Caroline Ridet
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MÉCANO recrutement

Chez vous, ça va la gestion de vos équipes? Vos salariés sont-ils fidèles? Réussissez-vous à trouver la perle rare? L'apprentissage vous aide-t-il? En un mot: quelle est la réalité terrain des patrons-recruteurs?  Zepros a posé toutes ces questions à un panel représentatif de réparateurs et carrossiers pour mesurer l’ampleur de la problématique dans les ateliers.

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Tous les patrons le disent : recruter de nouveaux talents est un véritable parcours du combattant, un défi RH. Un casse-tête pour de nombreux patrons de l’écosystème de l’après-vente auto. Ce sont quelques 10 000 postes de mécaniciens actuellement à pourvoir, un manque qui monte à 50 000 toutes recherches confondues des dirigeants du commerce et de la réparation (ANFA). 

Dans une enquête réalisée par GiPA pour Equip Auto, un quart des garagistes interrogés ont classé au top de leur préoccupation le recrutement de nouveaux talents. « J’adore être le patron chez moi, animer l’équipe… mais je pourrai jeter l’éponge pour échapper à cette angoisse de me demander tous les jours qui va me lâcher », raconte un patron de l’auto qui a vécu le traumatisme de nouveaux personnels arrivés le matin pour renoncer dès la pause du midi « Du jamais vu sur ces vingt dernières années ! ». Ou cet autre qui aurait l’opportunité de gonfler significativement son carnet de rendez-vous mais qui doit dire non à des automobilistes en perdition faute de technicien dispo à l’atelier…. 


Zepros a voulu aller plus loin en interrogeant via une enquête en ligne sur septembre garages mécaniques et carrosserie sur leur réalité quotidienne. Ont répondu 250 dirigeants d’ateliers mécaniques, de carrosserie pure et pour un quart annonçant la double activité.  Et ils confirment : le sujet est brûlant. Face à la pénurie de nouveaux talents, les chefs d’entreprises mettent en place des pare-feu pour conserver leurs équipes en place : augmentation de salaire, primes en tout genre, amélioration du confort des postes de travail…. Enfin, l’apprentissage a également le vent en poupe et prioritairement selon les répondants au sondage Zepros « pour tester de nouveaux talents ». Reste que selon l’ANFA, il faudra encore attendre 4 à 5 ans avant que la situation actuelle de déficit de main d’œuvre ne soit plus qu’un mauvais souvenir. 

Le recrutement, priorité numéro 1

Renforcer les équipes est incontestablement LA difficulté actuelle des patrons d’atelier. Près de quatre répondants sur cinq déclarent même être en recherche de la perle rare depuis plus d’un an! Pas étonnant donc que 100 % des répondants affirment être en difficulté de recrutement. La pénurie en nouveaux talents se fait fortement ressentir pour les mécaniciens. Mais si on cumule les fonctions de carrossiers-peintres, ce sont bien les patrons de carrosserie qui peinent le plus.

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SONDAGE ZEPROS RECRUTEMENT 2022
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Augmentation de salaires

Il y a bien sûr l’inflation qui pousse les chefs d’entreprise à soutenir le pouvoir d’achat de leurs salariés, mais surtout pour fidéliser les équipes. Près de la moitié des patrons a appliqué une augmentation moyenne entre 5 et 10 % convergente avec l’augmentation du coût de la vie. Pas mal!

Et si la grande majorité a bien sorti son carnet de chèques, les 19 % restants ont pris leur calculette et ont préféré jouer la prudence en n’augmentant pas leurs troupes. Arguments: un manque de visibilité, la nécessité de maintenir les marges, la peur du Covid-19, un carnet de rendez-vous à l’encéphalogramme plat...

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SONDAGE ZEPROS SALAIRE ET AVANTAGES INCITATIFS2022
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Avez-vous mis en place des outils d’incitation/fidélisation pour vos équipes ?

Sur les six répondants sur dix (65%) qui ont mis en place des avantages incitatifs, la grande majorité est aussi celle qui a augmenté les salaires ! Dans l’ordre des incitations choisies : la prime Macron, des primes en tout genre (sur le CA, ou à la productivité, le résultat, Noël…) et sur la troisième marche du podium (assez loin derrière) l’intéressement. Plus marginale : épargne salariale mise en place, prise en charge à 100% de la mutuelle. Enfin l’incitation la plus dans l’air du temps : la mise en place d’horaires à la carte et même un garagiste a mis en place la semaine de 4 jours !

À noter que dans leur grande majorité, les 20% des patrons n’ayant pas pu accorder d’augmentation de salaire, n’ont pas non plus compensé par une prime (35%). 

L'apprentissage, 1ère porte vers le recrutement

L’apprentissage est dans l’ADN de l’écosystème de la maintenance réparation. Et aux réponses obtenues, on constate de cette tradition reste d’actualité. Reste les quasiment trois dirigeants sur dix qui n’ont pas (re)signé avec ces jeunes recrues à former, et avenir de la profession. Alors pourquoi pas recours aux apprentis ? Verbatim : pas de temps à consacrer, absence dans l’équipe de la personne qualifiée pour former, mauvaises expériences et trop de contraintes. Certains ont également avancé l’argument de la difficulté à gérer les parents, mais aussi de trouver des jeunes motivés.

À noter que la moitié des répondants estiment que les aides à l’embauche d’alternants du gouvernement (5000 €/an pour les moins de 18 ans et 8 000 € pour les adultes) n’ont pas amélioré la procédure. Étonnant, lorsque, selon les organismes de formation (lire ci-dessous), ces mesures ont largement boosté le recours à l’alternance. Voir quel impact aura la version 2023 de l’aide qui ramène tout le monde à 6000€ ?

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SONDAGE ZEPROS APPRENTISSAGE 2022
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Caroline Ridet
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