[Atlas] La pièce en ligne impose sa toile

Places de marché généralistes ou portails de spécialistes, quel que soit leur business model, les acteurs de la vente en ligne de pièces de rechange sont dans une dynamique de développement et de conquête de nouveaux pays à livrer. Il faut dire que – hors effet booster de la pandémie et ses confinements (+ 37,5 % pour Autodoc !) – les croissances à deux chiffres des débuts sont du passé. Les relais de croissance se trouvent donc à l’internationalisation.

Le Français Oscaro (propriété de Parts Holding Europe) vient de se lancer en Allemagne. Mais avec seulement cinq pays couverts, ce n° 2 européen de la pièce en ligne (300 M€ de CA) est loin des champions de l’essaimage comme l’Allemand Delticom présent sur 34 pays avec 76 sites ou encore le leader européen en termes de chiffre d’affaires, Autodoc , qui aligne l’impressionnant maillage de 269 sites pour 27 marchés servis, selon une étude réalisée par les experts de Wolk AfterSales*. Concernant les places de marché, eBay domine avec 111 e-marchands répertoriés sur la plateforme, contre moins de 30 pour Amazon .

Part de marché attendue à 30 % en 2030

Par pays, c’est en Russie que la dynamique est la plus remarquable avec le meilleur trafic constaté comparé aux 40 pays étudiés (source : Amz). La Grande-Bretagne et la France montent sur les 2e et 3e marches du podium, suivies par l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Mais sans conteste, le e-commerce de la pièce BtoC – et de plus en plus en BtoB – est le business de l’avenir. S’il ne dépasse pas les 5 % du marché global européen de la pièce, on estime qu’à la fin de la décennie cette part aura doublé, voire passera à 30 % en y ajoutant les services. Aux États-Unis, Covid oblige, le e-commerce a grimpé de 15 % l’an dernier, tandis que l’ensemble du marché a baissé de 5 %, selon le consultant Alexander Gruzdev. Pour l’institut d’études Market Research Future, le marché mondial du commerce électronique auto devrait grimper de près de 25 % entre 2022 et 2030.

Sérieuse concurrence !

Il faudra donc compter toujours plus avec les acteurs du e-commerce de la pièce mais aussi agrégateurs de services, forts de leur capitale data qui devront cependant continuer à ajouter des briques de prestations et se mettre en position d’attirer les flottes. Et plus question pour un équipementier de rang 1 de snober ces acteurs du e-commerce. Ces deux facteurs font du commerce électronique une opportunité pertinente et une menace pour les grossistes, car de nouveaux challengers vont rapidement venir challenger l’écosystème, distributeur traditionnel comme e-commerçant. l

* L’étude se base sur un panel de 507 spécialistes de la pièce et du pneu en ligne disposant d’au moins un portail BtoC couvrant 40 pays, soit 1 100 sites.

Caroline Ridet

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