[Atlas] Les distributeurs de la pièce de rechange à la table des géants

Les ITG (International Trading Group) que sont Nexus Automotive International et ATR frôlent respectivement 40 et 30 Md€. Les groupes de distribution leaders, GPC et LKQ Corp., affichaient en 2019 respectivement 12 et 20 Md$. En Europe, leurs homologues sont une dizaine à dépasser ou approcher les 2 Md€. Sur le nouveau continent, le Top 5 concentre quelque 50 Md$…

Ce n’est que le début d’un grand mouvement de concentration que les distributeurs du monde entier suivent et poursuivent avec une évidente et stratégique gourmandise. Pour beaucoup d’indépendants, c’est l’occasion de réaliser la vente de toute une vie. Pour les investisseurs, cette croissance externe, assise sur un marché aussi acyclique que les parcs roulants, affiche d’attractifs et sécurisés + 6 à + 10 % par an. Et il reste encore beaucoup d’indépendants à absorber parmi les 106 000 points de distribution des seules Europe et Amérique du Nord (respectivement 45 000 et 61 000).

Tout l’art de devenir incontournable…

Ce dense tissu logistique est de toute façon nécessaire pour être tout aussi bien capable d’irriguer un continent qu’un simple canton. Forts de centaines de milliers de références en stock d’une foultitude de marques, promoteurs d’une multitude de services (livraison, retour, gestion des garanties, information technique, formation, animation commerciale, etc.), les distributeurs sont maintenant devenus incontournables. Ils servent, a minima dépannent, tout type d’atelier.

Puissants par leur concentration capitalistique ou via leurs groupements, agiles par leurs ancrages locaux, ils viennent de prouver durant cette crise inédite et durable de l’offre qu’ils ont, partout sur la planète, les reins assez solides pour amortir les à-coups d’approvisionnement et assurer leurs livraisons quotidiennes dans des millions d’ateliers VL, VUL et PL (PC, LCV & HDV).

Légitimité bien assise

Ils parlent enfin d’égal à égal avec des équipementiers mondiaux ; se permettent même parfois de les tancer quand le taux de service de ces fournisseurs référencés s’érode sous les effets de la crise des supply chain héritée des confinements mondiaux.

Ils commencent à s’asseoir à la table des constructeurs qui leur reconnaissent enfin une légitimité, voire une nécessaire complémentarité, avec leurs sacro-saintes pièces d’origine qui ne peuvent atteindre le parc âgé.

Rien d’étonnant donc que, là aussi et à l’image des mariages de raison qui commencent à se célébrer entre constructeurs et réparateurs indépendants, les petits distributeurs d’hier, devenus géants, tissent maintenant des liens d’avenir avec les marques automobiles…

Jean-Marc Pierret

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