Brexit absorbé pour BM Catalysts

Image

Malgré un Brexit « dur », BM Catalysts n’a pas eu besoin de dégainer son plan B – ouvrir un dépôt aux Pays-Bas – pour maintenir son business à l’export (35 pays européens). Le spécialiste rechange du système d’échappement a cependant pris le soin d’ouvrir sur son site internet une rubrique FAQ dédiée pour rassurer ses clients. Preuve que le sujet pouvait être déstabilisant pour cet industriel qui n’a jamais eu l’intention de délocaliser sa production, restée donc insulaire, mais qui réalise 60 % de ses revenues à l’export. « Le Brexit était difficile au début, mais c'est plus facile maintenant car tout est organisé. Nous avons un prestataire logistique très efficace qui livre les marchandises dans l'UE sans les difficultés de dédouanement pour nos clients. Nous sommes également sur le point de commencer à fournir une solution encore plus simple à nos clients », précise-t-on chez BM Catalysts.

Rallongés au début, les délais de livraison se sont stabilisés pour revenir aux trois à sept jours de délivrance dans l’UE pour les commandes de stock. En France, le spécialiste a réussi à assurer un niveau de service correct, « bien meilleur que d’autres », nous fait remarquer un distributeur. Sans donner de chiffres, BM Catalysts classe 2021 comme une année record. « Les ventes ont été largement épargnées par la crise Covid. Hormis environ six semaines de ventes en repli au début de la pandémie, la plus grosse difficulté a été de faire face à la demande lorsqu’elle a explosé. Nous atteignons des chiffres de vente record sur tous les marchés. La France reste pour nous un marché clé et nous pensons même avoir dépassé les 5 % de parts de marché de 2019. » Sachant que le Britannique vise 25 % de pdm en France à l’horizon 2025.

Image

Troisième site de production

Une situation logistique reconsolidée qui permet à l’industriel d’attaquer une nouvelle étape de son développement. D’où l’ouverture d’une troisième usine au Royaume-Uni permettant de d’augmenter la production et ainsi de répondre à une demande portée par un parc gonflé de véhicules « fappés » et catalysés. L’entreprise annonce ainsi des niveaux de stock allant jusqu’à 60 000 pièces, couvrant 95 % du parc automobile européen, tout en introduisant chaque année jusqu’à 300 nouvelles références pour enrichir les gammes existantes. « Mais nous prévoyons de lancer un nouveau groupe de produits dans les mois à venir. » À suivre donc.

Image

Inquiétante instabilité

Passé la vague du Brexit, le spécialiste de l’échappement doit maintenant absorber celle de la flambée des prix des matières premières et notamment des métaux dont il est grand consommateur, ainsi que des pénuries mondiales d’acier. BM Catalysts relève ainsi de 100 % d’augmentation du prix des rouleaux refendus de différents composants, de 40 % pour d’autres matériaux utilisés dans la production de catalyseurs, de FAP et de tuyaux, et plus de 20 % sur le prix des tubes en acier inoxydable en ce début 2022. L’industriel parie sur une volatilité du marché qui perdurera toute l’année. « Nous observons une imprévisibilité durable des coûts et de l’approvisionnement de certains matériaux essentiels », s’inquiète Mark Blinston, le directeur commercial. Des flambées de prix auxquelles s’additionnent celles des emballages, du transport et du coût d’une main-d’œuvre en raréfaction qu’il faut séduire par des salaires revalorisés. En 2021, le spécialiste n’a pas imputé de hausses erratiques et exponentielles à ses tarifs structurellement dépositionnés par rapport à la concurrence. En revanche, on imagine mal comment il ne sera pas condamné, comme d’autres, à reconsidérer sa politique tarifaire pour passer la vague inflationniste. À Suivre.