Distribution de peinture en Europe : une année 2023 à haut risque se profile

Romain Thirion
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Labo peinture

Avec des mouvements de concentration qui semblent s’être calmés en 2022, le marché européen de la peinture attaque l’année 2023 conscient des risques qui planent sur les clients carrossiers.

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Car ces derniers mois ont déjà été éprouvants avec plusieurs hausses des tarifs en cours d’année, qui font écho à ceux déjà multiples de 2021. L'inflation a boosté la valeur du marché de l’ordre de + 10 à + 20 % en 2022 selon les fabricants premium, car la plupart d’entre eux ont passé deux hausses de prix, comme en 2021.

« Les progressions de chiffre d’affaires vont de 5 à 15 % en fonction des fabricants. Mais la rentabilité ne s’est pas forcément améliorée car les matières premières ont augmenté de 20 % en coût, les coûts logistiques de 25 à 50 %, voire ont été multipliés par trois ou quatre pour le transport en container. Quant aux emballages, ils ont crû de 25 % sur les deux dernières années », reconnaît Arnaud Racapé, directeur marketing Automotive Refinish Europe du Sud pour PPG.

Un taux de service challengé

Maintenir le niveau de service attendu par les carrossiers est donc un challenge, même si le rythme des approvisionnements est moins élevé qu’en mécanique. « Nous faisons le maximum pour assurer la livraison au distributeur et au réparateur, donc il a fallu signer des contrats d’approvisionnement parfois beaucoup plus coûteux », confesse Jules Mikhael, Regional Business Manager & Managing Director de BASF Refinish Coatings Solutions.

Il faudra toutefois continuer de répercuter cette inflation généralisée sur le prix de vente final car, depuis le début de la guerre en Ukraine en février dernier, les coûts du gaz et de l’électricité ont explosé. « Or, les pros sont très peu protégés des hausses des tarifs par rapport aux particuliers. Le coût de l’énergie impacte notre production et nos training centers, en plus de nos clients carrossiers qui, à échéance de leur contrat, voient le coût de leur consommation multiplié par trois, quatre, cinq voire six », ajoute A. Racapé.

Marché stable en volume

L’inflation masque le retour à la normale du marché de la peinture depuis les aléas d’une année 2020 marquée par la Covid-19. « Le second semestre 2021 était déjà proche de la normale, en termes de tendance, après six premiers mois au ralenti. 2022 n’est pas terminée mais les résultats sont pas mal du tout en Europe », reconnaît J. Mikhael. Non sans rappeler que l’activité des carrossiers est dépendante du kilométrage parcouru, revenu à la normale par rapport à 2019.

Selon le Conseil Européen de l’Industrie des Peintures, des Encres d’Imprimerie et des Couleurs d’Art (CEPE), le marché se situe entre - 1 et + 1 % au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie, à + 5 % en Espagne et à - 3 % en France, selon les volumes déclarés par les six principaux fabricants de peinture.

Romain Thirion
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