Avec Mondial Pare-Brise, la Macif veut son propre réseau de vitrage

Romain Thirion
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Intervention vitrage en centre Mondial Pare-Brise

Première marque en France sur l’activité assurance auto, la Macif annonce être entrée en négociations exclusives avec le groupe belge D’Ieteren, détenteur de Parts Holding Europe (PHE), pour le rachat de l’enseigne de bris de glace Mondial Pare-Brise.

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La mutuelle française n°1 de l’assurance auto va-t-elle bientôt piloter son propre réseau de remplacement et réparation de vitrage ? Des négociations exclusives ont été officialisées ce lundi 24 octobre entre D’Ieteren et la Macif pour le rachat de Mondial Pare-Brise. Ce qui ferait de la société niortaise le premier acteur de l’assurance à disposer d’un réseau à sa main, qui ne serait donc pas lié par de simples conventions d’agrément mais appartiendrait, en propre, à son donneur d’ordres.

Sans précédent sur le bris de glace

Le prix de vente a été fixé à 102 M€, qui correspondent à la valeur des fonds propres de Mondial Pare-Brise. Bien entendu, la transaction fait l’objet d’une procédure d’information et de consultation avec les comités d’entreprise des deux parties, et sera soumise aux approbations usuelles des autorités de contrôle. La clôture de la vente est toutefois attendue rapidement : dès début 2023. Du côté de PHE, la main est laissée à la maison-mère D’Ieteren. Glass Auto Service reste également à vendre mais son éventuel repreneur n’est pas encore sorti du bois.

En revanche, l’attrait d’un réseau franchisé comme Mondial Pare-Brise, avec des standards élevés, plus de 360 établissements et une position de challenger éprouvé sur un marché aux 3 millions d’interventions pare-brise, permettait logiquement de ferrer un gros poisson. Il fallait toutefois se lever tôt pour imaginer qu’un acteur de l’assurance entrerait dans la danse, car les expériences passées de certains assureurs dans la constitution d’un réseau de réparation-collision en propre – notamment par la GMF il y a plus de vingt ans – s’étaient soldées par un échec retentissant.

Le vitrage moins complexe que la carrosserie ?

Le vitrage étant toutefois un marché moins complexe à administrer que celui de la carrosserie et 90 % des automobilistes souscrivant une assurance bris de glace, il est donc moins surprenant de voir un donneur d’ordres tenter de prendre pied dessus, à sa propre façon. D’autant que la dynamique de la cession de créance sur le marché du vitrage fait grincer bon nombre de dents côté assureurs, qui voient là une part de leur maîtrise du coût sinistre leur échapper, alors que 80 à 90 % de la demande de réparation et de remplacement de vitrages de véhicules passe par les compagnies et mutuelles d’assurance, selon la Commission européenne.

Reste à savoir ce que sera la stratégie de la Macif vis-à-vis de tous les autres agréments dont bénéficie le réseau, lié à l’ensemble des assureurs auto de France, car on imagine mal les franchisés Mondial Pare-Brise se contenter du seul flux Macif. À l’annonce de ces négociations, les questions restent plus nombreuses que les réponses. Mais comme d’habitude, nous vous tiendrons au courant.

Romain Thirion
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