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Immatriculations : l’OVI entre prudence et optimisme

Jérémie Morvan
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Daf Trucks France

L’Observatoire du véhicule Industriel (OVI) a publié ses prévisions pour le second semestre de l’année. Après un premier trimestre étincelant, divers facteurs pourraient bien ralentir la marche en avant.

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L’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) a publié son rapport à mi-parcours de l’exercice 2023. L’organisme souligne la très bonne tenue des immatriculations des véhicules de plus de 3,5 tonnes en Europe sur le premier trimestre 2023, avec 102 025 unités (soit + 19,4 % par rapport au T1 2022). En France, les cinq premiers mois ont été particulièrement dynamiques pour les immatriculations de VI de 5 tonnes et plus. Avec 20 938 immatriculations, le marché progresse en effet de 8,1 % par rapport aux cinq premiers mois de l’an passé, avec un mois de mars exceptionnel (le meilleur enregistré depuis 2000). L’OVI note en outre que ces niveaux placent l’exercice au-dessus de 2017, une année qui s’était terminée à plus de 50 000 unités !

Sur douze mois glissants toutefois, la hausse s’avère plus mesurée puisque ne s’élevant qu’à 2,4 %. Dans le détail, les tracteurs affichent une hausse de 6,2 % par rapport à la même période un an plus tôt (11 973 unités) ; si les immatriculations des porteurs progressent plus encore, à + 10,7 %, 2022 n’avait cependant pas été un bon cru pour ce segment de marché. Par rapport à 2021, les porteurs reculent en effet de 5 %.

Ralentissement envisagé

Mais ce dynamisme pourrait ne s’avérer qu’un effet de rattrapage temporaire. Pour le second semestre, les nuages s’amoncèlent sur le secteur selon l’OVI : la FNTR constate un recul de l’activité au premier trimestre et n’attend pas beaucoup mieux pour le deuxième, tandis que selon l’INSEE, le climat des affaires se détériore dans d’importants secteurs demandeurs de transport. Les investissements qui permettent de mesurer la confiance en l’avenir des entreprises restent très loin de leur niveau d’avant Covis-19. Le constat est le même de la part de la Banque de France, dont les résultats d’avril de son étude de conjoncture montrent une prévision à la baisse de l’activité et de la demande globale. Elle montre également une forte dégradation des trésoreries, qui passent sous la moyenne de long terme. Et si les délais de livraison s’avèrent moins longs qu’il y a un an (359 jours de délai !), il faut encore attendre 289 jours en moyenne avant d’avoir son VI neuf sur parc… Quant aux carnets de commande, ils affichent une baisse de 5,5 % en moyenne pour les tracteurs et 4,1 % pour les porteurs, ce qui laisse augurer un second semestre moins dynamique que le premier.

Cependant, malgré ce ralentissement redouté, l’OVI revoit positivement ses anticipations de début d’année sur l’exercice complet. Dans une fourchette basse, l’organisme avance un exercice 2023 quasi stable par rapport à l’année passée avec 44 015 immatriculations de VI de plus de 5 tonnes dont 26 000 tracteurs et 18 000 porteurs. Dans une fourchette haute, l’organisme anticipe un exercice 2023 se clôturant sur 47 000 immatriculations dont 28 000 tracteurs et 19 000 porteurs. Soit une hausse notable de 6,8 % par rapport à 2022. Pour mémoire, il envisageait en début d’année un marché à 44 000 unités au mieux…

Après-vente : solide mais complexe

Les délais de livraison à rallonge ont mécaniquement eu un impact sur le renouvellement du parc, et par extension sur l’âge moyen de celui-ci. Ce facteur a priori positif pour l’activité après-vente ne se retrouve pas nécessairement dans l’enquête menée par l’OVI auprès des concessionnaires. Car avec 40,1 %, la part de la réparation et du SAV dans le CA des concessions ne fait 'que' se maintenir. Elle était à 42,5 % en 2022, et a même reculé début janvier à 38,7 %. Selon Nicolas Lenormant, président de la branche VI de Mobilians, « peu de professions souffrent, comme nous, de la pénurie de certains composants tant pour la distribution de véhicules que pour la réparation et l’entretien des véhicules ».

Quant aux contrats d’entretien et de maintenance, leur nombre est reparti à la hausse puisqu’il passe de 35,9 % en janvier à 41,2 % actuellement. L’OVI souligne à cet égard « qu’il faut remonter à juin 2019 pour trouver un nombre de contrats aussi important ».

Jérémie Morvan
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