Enquête Incognito : Un docteur pour ma clim’, vite!

Muriel Blancheton
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1er avril, premier coup de chaud, et ce n’est pas une blague : la température grimpe à 26°C dans ma Chrysler Sebring II. Réflexe quasi instinctif : je pousse la climatisation à fond ! Je farfouille dans la boîte à gants de ma flamboyante guimbarde diesel 2.0 l CRD, achetée cet hiver sur un coup de tête, et bien sûr y’a plus le manuel. Et pendant ce temps, le voyant rouge clignote, l’air ambiant devient aussi chaud qu’une bière au soleil (beurk)… Bon, action et réaction : pour ne pas griller cet été comme une brochette au barbecue tout en finissant avec une sinusite, je file sur l’avenue du Roussillon à Aubière (63), là où se concentrent toutes les concessions et les centres autos du monde. Vite, un docteur pour ma clim’ !

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LES GRANDS GARAGES D’AUVERGNE

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« C’est 89 € monsieur »

Premier chanceux à m’accueillir, le distributeur Fiat-Alfa Romeo-Abarth-Jeep. Le seul à vendre de la pièce Chrysler, très chère d’ailleurs. « On n’a pas vendu beaucoup de Sebring à Clermont-Ferrand », m’assure mon interlocuteur. Je confirme. Je me demande même si je ne suis pas le seul de la région… Mais bon, passons ce détail. Le conseiller client se déplace jusqu’à elle, démarre le moteur, patiente… Verdict ? « Nan, je ne vois pas. Pour moi, tout fonctionne. » « Hein ? Mais j’aurais moins chaud dans un sauna ! », lui fais-je alors remarquer. Et la ventilation à mi-vitesse avec le voyant qui clignote ? « S’il y avait un problème, on n’aurait pas de l’air frais qui arrive. Pour moi, tout fonctionne », répète l’obstiné. Je ne lâche rien et demande sournoisement : « Est-ce qu’on connaît la température de l’air soufflé ? » Il me répond : « Avec une clim qui fonctionne bien, on doit être à 17°C. » Il préconise de la recharger tous les deux ans. « L’huile qui lubrifie l’intérieur du compresseur s’use et il faut la remplacer. » Comme le prix de la recharge dépend du gaz, Antoine le vendeur qui n’a jamais chaud me demande ma carte grise pour vérifier avec le numéro de châssis. « C’est 89 € monsieur, et l’intervention dure une bonne heure. » OK, je repars prendre un bol d’air, chaud bien sûr, dans ma Sebring.

Etoile : 3/5

NORAUTO

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« Tout dépend du gaz »

Donc à présent, j’ai froid. Je crapahute jusqu’à Norauto. Un conseiller client vient jusqu’à moi. Je lui explique que j’ai acquis ce véhicule d’occasion en plein hiver et que je n’ai aucune trace du dernier entretien. « J’aime bien les voitures américaines », me dit-il d’emblée. Chouette, un ami compatissant ! Je lui réponds que je n’ai pas de V8 sous le capot mais un brave diesel un peu paresseux et bruyant. « Mais le voyant de clim’ ne reste pas allumé et la température est à géométrie variable. » La solution vient aussitôt. « C’est parce que vous étiez sur la position auto et la clim’ se régulait toute seule en fonction de l’air extérieur pour éviter d’avoir de l’air trop froid. Je viens de l’activer et je sens que ça tire sur le moteur. C’est bon signe. » Ouf, donc à présent, je sais comment me servir de cet élément de confort et de bien-être en période caniculaire. « En cas de canicule, vous ne ressentirez pas le froid nécessaire et la sensation ne sera pas aussi performante. On sent bien qu’il en manque un chouia. Je serais vous, j’opterais pour la recharge afin d’être tranquille. Je préfère dire au client qu’il vaut mieux prévoir cette opération avant juillet pour éviter la cohue. » Je lui demande combien ça coûte. « Ça dépend du gaz. » Je ressors la carte grise du portefeuille. « C’est du R134A. Si vous amenez votre véhicule, le technicien va brancher la machine, retirer l’ancien gaz pour mesurer la quantité et remplir avec du nouveau. » Tarif : 77,70 € sans le prix de la recherche d’une fuite, que je prends sans demander mon reste.

Etoile : 4/5

FEU VERT

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« On recommande le forfait à 129 € »

J’ai passé le week-end de Pâques à éternuer, mais je reprends l’enquête dès le lundi matin. Je traverse Clermont-Ferrand. Direction : la zone commerciale du Géant Casino. Et c’est d’un pas décidé que je pénètre dans le centre auto Feu vert. À l’accueil, un jeune conseiller. J’expose mon souci d’air aléatoire. Je vais à l’atelier, je questionne Bruno, son collègue qui s’est autoporté jusqu’à moi. « Vous pouvez régler la température vous-même, choisir la position auto qui diffuse dans tout l’habitacle ou orienter les bouches d’aération vers les pieds ou le visage », me lance-t-il. A priori, je le savais déjà. Et Bruno passe la vitesse supérieure. « La recharge est à 69 € mais le forfait à 129 €, proposé depuis un an, est recommandé. Il comprend le remplacement du filtre d’habitacle, la désinfection totale à l’ozone de l’habitacle, les circuits d’air et les bouches d’aération pour détruire les bactéries, virus et champignons ainsi que la recharge. » Il m’invite à prendre rendez-vous. Je décline.

Etoile : 3/5

SPEEDY

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« Pensez à lubrifier le moteur du compresseur »

Après un stop-and-go chez Midas pour m’entendre dire qu’ils sont débordés comme un garagiste – après tout, tant mieux pour eux – et qu’il fallait que je prenne rendez-vous, j’effectue un saut de puce jusqu’à Speedy, à quelques encablures. J’ai droit à une explication de texte dans les règes de l’art. « On met la clim’ en route avec le thermomètre dans les bouches d’aération. Si on atteint une température entre 6 et 7°C, en tenant compte de la température extérieure, c’est la preuve qu’il n’y a pas de fuite et on peut recharger directement. Si ce n’est pas le cas, il faut procéder à un test d’étanchéité et si c’est positif, recharger. Dans le pire des cas (test d’étanchéité et recharge), la prestation coûtera 105,40 € au lieu de 86,40 €. » Et là, il me cueille. « Saviez-vous qu’au bout de deux ans, il y a toujours du gaz et la clim’ produit toujours du froid mais que vous pouviez casser le moteur du compresseur si vous ne changez pas l’huile qui sert de lubrifiant ? Non ? Ah mais attention. La réparation c’est 500 €. » Et pour le rendez-vous, il faut que je me dépêche avant la ruée estivale. Au moins, je suis prévenu.

Etoile : 4/5

BILAN

La clim est toujours négligée de l’aveu des pros, malgré toutes les explications de texte et la communication faite autour du filtre d’habitacle, de la recharge de gaz… Alors que dire du changement d’huile pour le compresseur, souvent à l’origine des pannes d’ailleurs… et de factures salées ! Speedy a été le seul à aller au-delà de la simple recharge de gaz et à m’alerter avec un langage qui m’a interpellé : 500 € en cas d’oubli de changement d’huile dans le moteur du compresseur. Moi, je ne risque pas d’oublier…

Muriel Blancheton
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