Mobilisation générale autour des calculateurs

Caroline Ridet
Les passerelles Gateway défraient la chronique. Elles inquiètent, elles dérangent mais les réparateurs devront s'y faire... et l'écosystème multimarque y adapte les outils nécessaires.
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Devoir se connecter sur la plateforme constructeur – et payer – pour une remise à zéro après une opération simple de maintenance, l’effacement d’un code défaut, ou encore le lancement de tests actionneurs : une situation dénoncée par la Fédération nationale de l'artisanat automobile (FNA). Et pourtant les passerelles sécurisées (Gateway) deviennent la norme sur certains véhicules de dernière génération. On citera les Renault Clio 5, Golf 8, Mercedes Classe E, Fiat 500… Mais la liste va encore s’allonger car c’est bien la règlementation européenne qui impose aux constructeurs de sécuriser l’accès aux réseaux multiplexés des véhicules pour éviter toute prise de contrôle à distance mal intentionnée.

Un accès compliqué aux données

Conséquence : les réparateurs multimarques se heurtent de plus en plus à ces passerelles qui verrouillent toute intervention sur les boîtiers électroniques et peuvent aller jusqu’à brider l’utilisation des outils de diagnostic. Si la démarche est contraignante, « en utilisant un outil reconnu – la majorité des grands fabricants sont référencés par les constructeurs – régulièrement mis à jour et en étant formé, 70 % des calculateurs sont accessibles », précise-t-on au CNPA, qui a présenté un programme d’une vingtaine de sessions de formation pilotées par le GNFA . Certes, sauf que le paysage se complique car « chaque constructeur ayant une passerelle de sécurité et un niveau d’exigence qui lui est propre, il n’est pas simple de s’y retrouver, d’autant que tous les véhicules ne sont pas concernés », note DAF Conseil qui vient d’ailleurs de consacrer son dernier tuto en image TECHNI’Boos t à la passerelle sécurisée Gateway Security de FCA.

Simplification à venir

Reste cependant la question des 30 % des calculateurs en relation avec l’inviolabilité du véhicule dont l’accès est encore interdit aux indépendants (systèmes antivol, anti-démarrage…) qui nécessitent de passer par le réseau. Mais ce dernier blocage devrait bientôt être levée. « Un acte délégué prévu par le règlement UE 2018/858 est en cours d’élaboration et prévoit la mise en place de la procédure qui permettra cet accès à tout opérateur remplissant les conditions (SERMI). Le texte devrait sortir rapidement », assure Yves Riou, directeur du pôle Contrôle, Maintenance, Réparation du CNPA. La FNA dénonce la lourdeur de cette future procédure qui va nécessité de « montrer patte blanche » (présentation d’un Kbis, d’un extait de casier judiciaire vierge…) ! Quoi qu’il en soit, les réparateurs n’auront d’autres choix que de se plier à ces contraintes car la maîtrise de la maintenance des calculateurs devient absolument vitale pour réaliser la totalité des opérations de maintenance.

Caroline Ridet

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