[TOP 100] Aurilis Group/Flauraud rationalise ses appros... et le reste

Caroline Ridet
[EXCLU] Après avoir musclé sa logistique avec son hub de Clermont-Ferrand, le groupe a divisé par plus de deux le nombre de ses fournisseurs. Objectif du nouveau DG Olivier Guillaume : un recentrage sur le coeur de métier.
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Olivier Guillaume a pris la direction générale du groupe propriété d’Emil Frey en décembre dernier. Pas facile pour une prise de fonction quand il faut gérer une crise sanitaire avec fermeture complète à par- tir du 17 mars, « un non-mois » d’avril pour enfin reprendre en mai... mais sur les chapeaux de roues ! «Comme tout le monde, juin et juillet sont bien dynamiques. Pour la suite, si l’on s’appuie sur le fait que les Français vont davantage prendre leur voiture, en revanche il y a aussi la crainte d’être dans une bulle économique qui peut changer d’aspect en septembre. Donc sans être alarmiste, nous sommes prudents.»

Le nouveau DG vise un atterrissage 2020 sur un repli de 10 à 15 % de l’activité par rapport à l’année précédente. Pas de quoi refroidir l’ardeur de l’actionnaire Emil Frey, dont l’activité vente de véhicules a été fortement impactée en France. « Nous avons lancé l’intégralité du plan de développement de Flauraud pendant le confinement. Emil Frey soutient la stratégie qu’il a validée. » Donc après les trois ans qu’il aura fallu à Flauraud pour faire de sa plateforme de Clermont-Ferrand (63) un outil du futur largement automatisé est totalement opérationnel, le distributeur peut s’engager dans la construction du second étage de la fusée.

Les grandes manœuvres

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La première est dans l’air du temps : rationaliser les approvisionnements en baissant le nombre des fournisseurs «plus que par deux !» afin de massifier les achats. « Historiquement, Flauraud s’était développé sur tous les canaux d’activité. Nous nous recentrons sur notre cœur de métier qui est la fourniture de pièces aux garages VL et PL », décrit Olivier Guillaume. « Ce plan de rationalisation a été lancé un mois avant le confinement. Nos fournisseurs étaient donc au courant. L’idée est clairement de travailler en concertation, de coconstruire la démarche. Et comme nous avons payé l’intégralité de nos fournisseurs pendant la crise, cela a permis de parler très sereinement.»

• Digitalisation en cours avec Mecasystems, le second levier du plan stratégique : l’accélération sur la digitalisation. «C’est un point d’ancrage central. Passer à côté serait se condamner. » Flauraud vient donc de créer sa Digital Factory, qui rassemble une équipe d’une dizaine de personnes et qui est appelée à être renforcée. Sa mission : s’appuyer sur Mecasystems, « une solution reconnue sur le marché», pour y ajouter des briques technologiques et la faire passer en mode responsive (accessible sur smartphone et tablette). «Point fort de Flauraud, Mecasystems va entrer dans une nouvelle ère. Avoir un outil performant sur la recherche et commande en ligne fera la différence.»

Vers un maillage au niveau national

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Troisième chantier inscrit au plan : le développement du maillage pour dépasser les frontières régionales du groupe et s’offrir un avenir sur un marché national «qui nous tend les bras». Le modèle des magasins Flauraud va donc être revu. «Si nous n’avons pas encore tranché sur le format, la digitalisation du marché va influencer le magasin de demain sur la taille, les emplacements... Notre projet prendra le meilleur des magasins existants.»

Pour accompagner cette ambition nationale, le groupe va devoir renforcer sa logistique via l’installation de sites pivots «en s’appuyant sur des logisticiens ». De quoi justifier l’investissement dans le hub clermontois (3 M€ sur trois ans). « L’outil a été imaginé dans une vision à dix ans. Opérationnel depuis un an, il a atteint une vitesse de croisière intéressante, mais les performances attendues vont bien au-delà. Cet investissement est la première pierre d’un développement d’activité sur le territoire national.» Le nouveau pilote de Flauraud est calmement lucide. « L’activité Aftermarket est à la croisée des chemins. Nos organisations doivent être souples et rapides. »

Caroline Ridet

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