Libre choix : la FFC rejoint le GCA2R de deux associations de consommateurs

Romain Thirion
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Conçu par les associations de consommateurs LDDA (Ligue de défense des droits de l’assuré) et Familles de France au printemps, le GCA2R, "réseau" de réparateurs militant pour la promotion du libre choix auprès des automobilistes, vient d’être lancé officiellement avec la participation de la FFC-Réparateurs.
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Représentants des consommateurs et des professionnels ensemble : et si c’était la clé de la propagation du libre choix dans les têtes des assurés ? La FFC-Réparateurs, représentée par son président Patrick Nardou, en a conclu par l’affirmative et vient de rejoindre la Ligue de défense des droits de l’assuré (LDDA) et Familles de France dans le déploiement du GCA2R.L’initiative, dont nous avions évoqué l’idée en juin dernier, se présente sous la forme d’une association loi 1901 à but non lucratif, appelée Groupe conseil auto-réparation responsable (GCA2R). Son objectif affiché est de «fédérer en réseau les professionnels du secteur de l’automobile, notamment les carrossiers-réparateurs, réparateurs, experts en automobile, qui se veulent indépendants, en vue de la défense de leurs intérêts et du développement de leur activité. Et notamment pour l’application de la Loi n°2014-344 du 17 mars 2014 relative à la Consommation ». Et tout particulièrement l'article 63 de cette dite «loi Hamon», relatif au libre choix de son réparateur par l’assuré.
Communauté plus que réseau
Pour ce faire, le GCA2R s’arme d’une charte, d’un cahier des charges, d’un dépliant «confiance PRO» et d’une enseigne nationale GCA2R. Et que ceux qui y voient la constitution d’un réseau pouvant parasiter les réseaux commerciaux existants se rassurent : le “réseau” ici constitué tiendra davantage d’une communauté d’objectifs que d’un réseau commercial. «S’il faut éviter le terme de réseau pour ne pas porter à confusion, cela ne nous posera aucun problème», a tenu à souligner Pierre Verot, secrétaire général de la FFC-Réparateurs. Et pour ceux inquiets pour leur enseigne, qu’ils se détendent également : le logo GCA2R n’empiètera pas sur le panneau qu’ils arborent sur leur garage.  Ce qui ne dispense pas les professionnels qui souhaiteront adhérer au GCA2R d’une cotisation financière annuelle de 150 euros destinés aux supports de communication et au conseil apporté aux adhérents, notamment d’ordre juridique.Si le GCA2R peut rappeler, par certains aspects, "Mon Carrossier Confiance", lancé début octobre par la FNAA, celui-ci se distingue par le fait qu’il s’agit d’une association, et qu’il n’est pas limité aux seuls adhérents d’une organisation professionnelle, comme c’est pour l’instant le cas de "Mon Carrosser Confiance". La FNAA poursuit d'ailleurs de son côté des négociations pour trouver des synergies similaires avec ces associations de consommateurs et d'autres, mais en estimant que seule une organisation professionnelle peut porter la défense des intérêts des professionnels.
La cession de créance comme arme
«Nous organiserons nos démarches dans le cadre du Code de la consommation, du Code des assurances et du Code civil», souligne Jean-Louis Legros, président de la LDDA. Et comme la loi le permet, à l’image de ce qui se pratique en Martinique, notamment, le GCA2R demande «expressément» de mettre en œuvre la procédure de «règlement direct par cession de créance à l’amiable», afin d’éviter «des procédures juridiques lourdes et onéreuses pour toutes les parties». Non sans ironie, la LDDA et Familles de France entendent «aider les assureurs à retrouver leur vocation première». La LDDA a, en effet, fait sienne la devise selon laquelle «l’assurance est une mutualité dont l’assureur n’est que le gestionnaire ».Ainsi, «notre démarche n’est pas dirigée contre les compagnies d’assurance, bien au contraire. Elle se veut constructive dans le sens où elle est destinée, d’une part, à aider les assureurs à respecter la loi et les efforts des pouvoirs publics et, d’autre part, à retrouver leur vocation première : assurer le juste risque dans le respect de la loi (code des assurances) et, pour les mutuelles, redécouvrir leurs racines et leur responsabilité réelle vis-à-vis des mutualistes», soutient le GCA2R.
Triple objectif gagnant-gagnant
Car le GCA2R se fixe trois missions gagnant-gagnant pour les consommateurs, les professionnels de la réparation et… l’État ! La première, "sauver la liberté de choix", implique d’informer au maximum le client – en passant par le réparateur – afin qu’il puisse rappeler, à la moindre tentative de détournement vers un réparateur «agréé» par les assureurs, qu’il a le libre choix de son professionnel. «La liberté de choix existe ! il faut qu’elle s’applique sur tout le territoire pour que le paysage artisanal automobile local ne soit pas ravagé : il faut aider les carrossiers en danger», soutient Thierry Vidor, directeur général de Familles de France.Car Familles de Francefait partie des 15 associations de consommateurs ayant l’Agrément organisme de consommateurs lui permettant de représenter les consommateurs auprès des pouvoirs publics. Et fort de quelque 60 000 familles adhérentes, soient environ 240 000 personnes, elle pèse lourd dans la balance lorsqu’il s’agit de parler droit de la consommation… Avec le GCA2R, l’objectif affiché est de soutenir la présence des carrossiers dans un tissu rural qui se désertifie de plus en plus en termes de services : le libre choix, c’est l’assurance pour les personnes âgées ou à mobilité réduite de ne pas avoir à se déplacer des dizaines de kilomètres plus loin pour trouver un garage agréé. «Nous n’hésiterons pas à défendre le libre choix, à travers des actions de groupe s’il le faut», certifie Thierry Vidor.La seconde mission du GCA2R est de permettre au réparateur à être de nouveau au cœur de la relation avec le client et de la réparation en toute sécurité, redevenir le chef de son entreprise et conserver des prestations concurrentielles. «Aujourd’hui l’organisation du marché est conçue pour offrir un profit maximal aux assureurs, au détriment même d’une réparation respectueuse des conditions de sécurité routière», affirme Thierry Vidor. De plus l’intérêt pour l’association est aussi de conserver vivace l’intérêt des jeunes apprentis pour une profession capable de leur assurer un avenir, «afin qu’ils croient en cette voie professionnelle et n’abandonnent pas des commerces essentiels à la survie du tissu local». Enfin la troisième mission que se fixe l’association est de "sauvegarder l’application de la loi". «Le GCA2R devient de fait un partenaire qui s’engage dans une action citoyenne aux côtés de l’État», affirme l’association.
Romain Thirion
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