Allo Mécano d’Axa (suite) : l’unanime révolte des syndicats
Les trois présidents des principales organisation professionnelles de réparateurs, à la base de la loi sur le libre choix des réparateurs, sont unanimes : l'initiative Allo Mécano d'AXA est inique et doit être combattue...
Gérard Polo, président de la FNAA
Il a été le premier à réagir officiellement, en envoyant en fin de semaine dernière un cinglant courrier aux présidents d'Axa France et d'Axa Assistance. Dans l'attente d'un rendez-vous qu'il a ainsi exigé «dans les plus brefs délais» en menaçant l'assureur d'un recours devant la DGCCRF, Gérard Polo souligne à quel point il estime ce nouveau service «dangereux et pervers». La FNAA a depuis reçu une suite favorable à sa demande de rencontre avec Axa qui devrait avoir lieu dans les premiers jours de septembre...«Nous ne pouvons laisser se développer une telle ineptie sans réagir ni combattre. Ne serait-ce que numériquement, les artisans réparateurs sont en première ligne. Ils représentent, avec les agents, quelque 25 000 ateliers de réparation. Ils seront donc les premières victimes de ce procédé déloyal et dénigrant, alors même qu'ils sont parmi les moins chers de tout l'univers des réparateurs et qu'ils bénéficient du plus fort taux de confiance chez les consommateurs. Axa veut se faire une image de chevalier blanc à bon compte, en opposant les automobilistes aux réparateurs. C'est aussi une attaque de plus contre le libre choix du réparateur que nous avons réussi à faire adopter par la loi Hamon. Nous combattons la main-mise des assureurs sur la réparation-collision ; ce n'est pas pour laisser les assureurs provoquer le même désastre dans l'entretien-réparation».
Francis Bartholomé, président du CNPA
«Stupide et scandaleux», assène Francis Bartholomé. Voilà comment, en deux mots qu'il nous demande de bien noter, le président du CNPA résume le nouveau service Allo Mécano lancé par AXA.
«Ce n'est hélas pas une surprise ; vous connaissez nos combats contre les agissements des assureurs dans la réparation-collision et nos victoires syndicales en la matière. C'est une preuve de plus qu'après avoir pris le contrôle de la réparation-collision, les assureurs veulent maintenant s'attaquer à toute la réparation automobile. Notre combat contre ces acteurs n'est pas nouveau ; nous l'avons inscrit parmi nos priorités, nous avons des armes et nous allons réagir prochainement. C'est insupportable et nous sommes en phase avec la réaction de la FNAA : nous allons demander aux pouvoirs publics de faire cesser cela. Nous ne faisons pas le métier d'assureur. Les assureurs n'ont pas à prétendre faire notre métier pour s'attirer à bon compte la sympathie des consommateurs. Allo Mécano illustre cette insupportable la volonté de certaines grandes entreprises de mettre les PME-TPE sous contrôle».
En outre, le CNPA a transmis cette information à ses adhérents : «Le CNPA a entamé il y a plusieurs semaines un examen approfondi de l’opération «Allo mécano» d’AXA. Si certaines informations manquent encore pour consolider les preuves de manquements de la part de cet assureur dans le cadre de cette opération, le CNPA a néanmoins déjà identifié des points posant problème et intégré ceux-ci au rendez-vous promis au CNPA par la DGCCRF».
Patrick Nardou, président de la FFC-Réparateurs
En tant que représentant des carrossiers, le président de FFC-Réparateurs se dit lui aussi «outré mais guère étonné».
«Ce qui s'est passé et que nous combattons depuis toujours dans la carrosserie devait tôt ou tard contaminer toute la réparation. Nous avons depuis longtemps compris que les assureurs veulent tôt ou tard déferler sur l'entretien-réparation pour en assurer les prestations. Avec Allo Mécano, Axa veut faire d'une pierre, deux coups : étouffer le libre choix du réparateur en montrant à tous les acteurs que les assureurs garde la contrôle en préparant le terrain pour démocratiser les produits d'assurance dédiés à l'entretien-réparation. Voilà tous les réparateurs prévenus. Ils peuvent compter sur notre expériences pour les épauler dans ce nouveau combat. Nous allons réagir pour combattre cette initiative d'Axa».