PHE (Autodistribution) : premier trimestre 2021 à +11%

Jean-Marc Pierret
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Fort de son assise de près de 800 points de distribution de pièces et services en Europe et d'une belle sortie financière de cette terrible année 2020, PHE vient de publier ses chiffres trimestriels pour la première fois de son histoire. Un exercice imposé par sa prochaine introduction en Bourse, mais d'autant plus facilement consenti que les chiffres sont bons...
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A chaque fois que PHE (Autodis Group) se prépare à entrer en Bourse, les exigences de sa communication financière prennent logiquement le pas sur ses habitudes. Le groupe de distribution nous avait ainsi habitué à ne rendre ses résultats publics que tous les 6 mois. Mais voilà qu'à l’approche d'une toujours probable introduction sur Euronext, le groupe vient de publier, pour la première fois, ses résultats trimestriels.

Une insolente santé

Circonscrits à son seul site institutionnels et disponibles seulement en Anglais, ces chiffres intermédiaires sont évidemment et prioritairement destinés aux banquiers et investisseurs. Ces derniers sont en train de guetter et d'influencer “la fourchette d'introduction” fixant une valeur de l'action qui décidera si oui ou non, PHE retentera dans les semaines à venir l'aventure boursière avortée en 2018.

Cette “exception trimestrielle” est d'autant plus logique que les performances révélées sont bonnes à faire connaître. Car sur les trois premiers mois de l'année, le groupe aux près de 800 points de distribution en Europe (Autodistribution, AD Poids Lourds et API en France, Doyen/API au Benelux, AD Bosch en Espagne et Autodis Italia en Italie) a bouclé un premier trimestre avec un CA « d'environ 485 millions d'euros », en progression de 11 %, dont « une croissance organique d'environ 10 %».

Cette performance est bien sûr à relativiser. L'activité du premier trimestre 2020 a été amputée sur une partie du mois de mars, quand les confinements se sont généralisés les uns après les autres sur ses 4 marchés-clés. Reste qu'il faut aussi se souvenir que fin 2020, PHE avait déjà démontré sa grande résilience. Le groupe est sorti de cette première année pandémique avec chiffre d’affaires ne s’étant érodé que de 2 %, pendant que son EBITDA(*) avait même trouvé le moyen de progresser de 202 à 203 millions (+0,7 %).

L'EBITDA 2021 ébauche d'ailleurs une insolente santé. Sur les trois premiers mois de l'année, il vient de bondir de 44 % par rapport au 1er trimestre 2020 pour afficher 56 millions d'euros (39 millions de janvier à mars 2020 et 43 millions en 2019).

Les 2 milliards sont pour 2022

L'heure n'est donc pas au pessimisme. PHE annonce une année 2021 à la hauteur de cette première tendance et ce, « malgré les incertitudes restantes liées à l'évolution de la pandémie COVID-19 et aux restrictions de mobilité associées» Le groupe veut atteindre cette année un chiffre d'affaires « compris entre 1,85 milliard et 1,95 milliard d'euros pour un EBITDA d'environ 220 millions d'euros », prédit le communiqué. Par rapport au 1,762 milliard d’euros de CA réalisé en 2020, cela augure d'une progression 2021 d'au moins 5 % et pour l'EBITDA, de 8 %.

Et comme l'heure est à la visibilité donnée aux investisseurs, le groupe se laisse même tenter par une projection qui n'est pas non plus dans ses habitudes. « La reprise totale post-COVID est prévue pour l'année 2022, avec un chiffre d'affaires attendu entre 2,05 milliards d'euros et 2,15 milliards d'euros, et un EBITDA courant compris entre 235 millions d'euros et 245 millions d'euros ».

Le cap symbolique des 2 milliards sera donc atteint l'an prochain. Soit, à en croire les fins connaisseurs du dossier, la capitalisation que Bain Capital espère bien obtenir de l'introduction en Bourse. Un espoir qui n'est guère insensé. Au vu des chiffres déjà générés par les grandes concentrations qui ont émaillé la distribution de pièces en Europe depuis 2011, beaucoup d'entreprises ont déjà coûté le prix d'une année d'activité...

(*)EBITDA : en anglais, “Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization”. C’est-à-dire « résultat avant soustraction des intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations ».

Jean-Marc Pierret
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