Peinture : Carflex inquiet des prix élevés qui fragilisent les carrosseries

Romain Thirion
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Le réseau de réparateurs indépendants a publié une lettre ouverte afin d’alerter toute la chaîne de production et de distribution de produits de peinture sur l’impact négatif des hausses de tarif sur la rentabilité des carrosseries.

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L’envol des cours des matières premières depuis la fin du 1er trimestre 2021, conséquence d’une demande bien supérieure à l’offre, a des résultats concrets sur les carrossiers. Car les produits de peinture ont vu leurs tarifs augmenter progressivement, bridant la rentabilité des réparateurs après une année 2020 difficile. Des hausses qui se confirment depuis le début du second semestre et font réagir les responsables de la "tribu" Carflex, qui tirent la sonnette d’alarme dans une lettre ouverte à l’attention de l’ensemble du secteur de la peinture. Car le rebond de l’activité en atelier n’est pas suffisant pour amortir ces hausses, d’autant que, dans le même temps, le prix des pièces aussi a continué de croître.

« Certes, notre secteur connaît également une reprise, mais celle-ci est beaucoup plus modérée que pour d’autres. Selon le baromètre CNPA-Solware, notre activité a progressé de 11,1 % en 2021, par rapport au 1er semestre 2020, mais nous souffrons toujours d’un repli de 7,1 % par rapport à 2019 », rappellent-ils. Ceci à cause d’une sinistralité plus faible, liée au recul du kilométrage moyen engendré par les mesures de distanciation sociale et de télétravail liées à l’épidémie de Covid-19. Un constat qui « n’atteint pas nos fabricants de peinture, partenaires pourtant historiques et qui participent à ce savoir-faire spécifique à notre profession. 4,95%, 6%, 8%, 10% de hausses tarifaires… qui viennent s’ajouter aux 3,5%, 5% et autres de fin 2020 », déplore le réseau dans son courrier.

Des "formules mathématiques inapplicables" au terrain

Carflex regrette que les répercussions des hausses des prix des matières premières soient effectuées de manière froide et mathématique. Une manière de fonctionner qui « ne peut pas s’appliquer à notre secteur d’activité si spécifique. Nous ne sommes pas en mesure de répercuter à notre tour ces hausses : nos donneurs d’ordres refuseront de renégocier des taux qui leur avaient pourtant été accordés en fonction d’un volume qu’ils ne pourront pas nous garantir et nos clients n’auront pas la capacité d’assumer eux-mêmes ces hausses et annuleront ou, au mieux, reporteront les réparations », poursuit la direction de la "tribu". Aussi, le réseau apostrophe chacun des acteurs de la chaîne de production et de distribution de peinture en des termes forts.

« Vos groupes capitalistiques nous semblent pourtant plus en mesure d’absorber ces hausses que nos petites structures », envoie-t-il aux fabricants. « Ne soyez pas là que pour nous faire des factures et prendre une marge qui va, en plus, augmenter en valeur grâce à la hausse des prix. Les nôtres se dégradent, année après année », adresse-t-il aux distributeurs. Enfin, il enjoint assureurs et donneurs d’ordres d’accorder aux carrossiers « un juste prix pour nous permettre de réaliser des réparations de qualité et de préserver un système concurrentiel essentiel par rapport aux constructeurs et concessions ». Avant d’inviter les représentants de cet écosystème à une table ronde le 15 septembre prochain, à l’espace Multiburo de la Gare de Lyon, à Paris, afin de trouver ensemble une solution à « ces difficultés ».

L'inscription peut se faire à l'adresse suivante : https://www.esprit-carflex.fr/tableronde

Romain Thirion
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