Facture garage gonflée de « seulement » 5 % en moyenne
Alors que les prix des pièces flambent de 10 % en moyenne sur une année glissante, l’augmentation des tarifs des prestations est plus mesurée. Les garagistes ont assumé le rôle d’amortisseur entre le marché BtoB et leurs clients, selon le 6e baromètre iDGARAGES.
« Les prestations principalement basées sur la main-d’œuvre les prix sont restés stables par rapport à 2021 (parallélisme train avant ou décalaminage). Pour les prestations nécessitant également des pièces, les garagistes ont proposé à leurs clients des solutions pour amortir les hausses », décrypte Jonathan Bloch, le DG d’idDGARAGES. Un « petit » 9 € de plus vs 2021 sur une révision générale qui s’affiche en moyenne à 265 € sur le premier trimestre 2022, mais une envolée de 34 € pour la prestation kit de distribution qui grimpe donc à 556 €. Ce relevé du 6e baromètre* des prix de la réparation auto en France du comparateur met aussi clairement en évidence que les garagistes ont tenté d’absorber au maximum le choc inflationniste. Remises gonflées de 5 % en moyenne vs 2021, recours plus large aux pièces de marque distributeur dépositionnées en moyenne de 20 % sur les révisions (+ 22 %), le freinage (+ 56,5 %) et les amortisseurs (+ 14 %)… « De même, des efforts ont été faits pour ajuster les forfaits et éviter des hausses trop importantes. Ainsi, la révision générale augmente de 3,5 % malgré la forte inflation de l’huile (+ 16 %). »
Les pièces mettent le feu
Et bien entendu crises multiples actuelles obligent, la principale cause de ces prix de prestations à la hausse est bien la poussée de fièvre tarifaire des pièces et consommables relevée par l’examen des prix catalogue sur près de 300 000 références par iDGARAGES qui ressort à + 10% sur le début d’année, contre + 2 % relevé en 2021. Une inflation qui se renforce même entre le premier et le deuxième trimestre 2022 (voir graphique) où les augmentations vont de 5 à 16 %. Ces chiffres iDGARAGES confirment ceux relevés par Mobilians/Solware sur le premier semestre, qui annonce un poids du poste pièces à + 7 % pour les ateliers panellisés.
Nivellement régional par le haut
Et que l’on soit garagiste « des villes » ou « des champs », on ne peut échapper à cette poussée de fièvre. Résultat, le resserrement de l’historique disparité tarifaire selon les régions s’accentue. Cependant, il reste les championnes des tarifs élevés avec en numéro un cette année l’Auvergne-Rhône-Alpes qui détrône la Bretagne. De l’autre côté du spectre, le Centre-Val de Loire monte sur la première marche du podium des régions avec les factures les plus « raisonnables » (vs les Hauts-de-France en 2020 et 2021 qui passent en 2e position), rejoint par l’Ile-de-France, qui caracolait à 15 points au-dessus de la moyenne nationale il y a six ans et qui entre donc dans le classement des régions les moins chères cette année. Que l’on ne s’y trompe pas, ces régions ne sont pas entrées dans une phase de sobriété, car le nivellement tarifaire s’est bien fait par le haut, vers les prix supérieurs. Et finalement, cela est plutôt une bonne nouvelle pour l’écosystème qui fait « payer » la nécessaire montée en compétences des ateliers devant absorber la complexification technologique des véhicules. Reste que les ateliers doivent aussi coller à la pression concurrentielle pour faire la différence, d’autant plus que les clients « comparent plus les prix (+ 30 % de calculs de devis vs 2019) et n’hésitent plus à faire quelques kilomètres de plus pour trouver le bon garage. Nous pouvons y voir un effet de l’accélération de la digitalisation des garages suite au Covid », conclut Jonathan Bloch.
Caroline Ridet
* Baromètre iDGARAGES établi à partir de 3 millions de devis générés au premier trimestre.