Les ateliers ont gonflé leurs factures de 11,5 %
Plus possible d’assumer la flambée du prix des pièces sur le premier trimestre pour les garagistes. Ils ont sérieusement augmenté leurs prix de réparation, selon le 7e baromètre iDGarages. Mais ils restent sous l’inflation instillée par leurs fournisseurs.
Alors que le baromètre idGarages faisait état l’été dernier d’une augmentation de 5 % de la facture des réparations, les garagistes n’ont pas pu tenir plus longtemps ce rôle d’amortisseur d’inflation. Ainsi, en analysant sept millions de devis* générés sur les trois premiers mois de 2023, le comparateur a relevé une flambée de 11,5 % ! Exemple parlant de cette inflation galopante : le prix d’une révision générale a augmenté de 11,3 % pour passer en moyenne à 294 € sur T1 2023, contre 264 € sur la même période de 2022. « Cette année est exceptionnelle par l’inflation. Les garagistes ont été contraints de s’adapter et des stratégies commerciales différentes ont pu être mises en place se focalisant soit sur le maintien de la marge, soit sur le nombre d’entrées en atelier », contextualise Jonathan Bloch, CEO d’iDGarages.
(*) Devis effectués dans plus de 4300 garages indépendants, agents de marque, centres autos, enseignes multimarques, partout en France.
Pièces inflationnistes
Et sans surprise, la cause principale de cette augmentation : l’inflation du prix des pièces. « Les prestations intégrant un changement de pièces subissent les plus grosses augmentations de prix. Dans le contexte inflationniste, les équipementiers ont répercuté la hausse des coûts de production sur leurs prix de vente et la transition vers les motorisations électriques alourdit leurs charges. Les opérations promotionnelles ont été moins nombreuses pour compenser la hausse des frais annexes comme ceux de l’électricité. Les devis des garages sont ainsi automatiquement impactés par cette hausse », détaille le CEO d’iDGarages.
Mais pour limiter l’impact sur le risque de baisse des entrées atelier, les garagistes ont – une fois de plus ! – freiné sur l’augmentation du taux de main-d’œuvre qui s’établit en moyenne à + 3,5 % en année glissante. « À l’inverse, les prestations principalement basées sur la main-d’œuvre connaissent des augmentations beaucoup plus maîtrisées. Par exemple, la révision de la climatisation augmente de 4,85 %, le décalaminage de 1,8 % et le parallélisme du train avant de 6,9 %. »
Le retour des disparités régionales ?
L’an passé, le comparateur constatait un nivellement des prix moyens des prestations de réparation automobile entre les régions, « sous l’influence du digital qui facilite la comparaison entre garages ». Pour 2023, l’étude montre un écart grandissant à 6 points entre la région la moins chère – Bourgogne-Franche-Comté versus le Centre-Val de Loire en 2022 – et la plus chère (Ile-de-France versus Auvergne Rhône-Alpes en 2022). À noter que l’an passé proche de la région la moins chère de France, l’Ile-de-France reprend la tête des territoires où réparer son véhicule est le plus onéreux. Si l'Ile-de-France est 4 points au-dessus de la moyenne, les disparités sont énormes entre les garagistes parisiens qui s’affichent à + 10, quand ceux de la Seine-Saint-Denis sont 8 points sous la moyenne nationale. Preuve que c’est bien le pouvoir d’achat des clients qui mènent la valse… des étiquettes !
Stabilisation à partir de T2
Confirmation par iDGarages d’un ralentissement généralisé du mouvement inflationniste du côté des fournisseurs de pièces avec le constat d’une stabilisation de la hausse des prix au deuxième trimestre, porté par les traditionnelles opérations promo à la veille des départs en vacances. Le troisième trimestre poursuit sur cette vague modératrice avec les premiers effets ressentis des équipementiers qui calment le jeu avant d’être hors marché !