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Recrutement : en quête de la perle rare

Jérémie Morvan
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Sherlock recrute

Les réseaux d’entretien-réparation peinent à recruter. La tension sur le marché du travail et la féroce concurrence pour s’attacher les services de nouveaux productifs poussent les têtes de réseau à développer des outils, se montrer séduisants et mener campagne pour dénicher les talents…

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Réparation VI, carrosserie, mécanique VL… Tous les secteurs d’activité sont touchés par la pénurie de main-d’œuvre dans les ateliers. Et si cette situation n’est pas nouvelle en soit, elle semble générer de plus en plus de frustration. Car avec deux années de ventes VN en berne et un parc vieillissant, les besoins en entretien sont plus importants que jamais et nombreux sont les ateliers à souhaiter se développer. Selon l’observatoire de l’ANFA qui regroupe les données sociales de la branche des services de l’automobile pour l’année 2021, si les embauches portent pour 60 % d’entre elles sur le renouvellement de personnel (démission ou départ en retraite), cela signifie que les 40 % restants représentent des créations de poste. Le business est là, mais les ateliers manquent de bras !

Et les bons chiffres de la rentrée 2021 dévoilés par ce même organisme en matière de formation initiale, avec une hausse de 4,5 % des effectifs entrant en formation dans les services de l’automobile (68 000 jeunes), n’apparaissent que comme un maigre lot de consolation tant les besoins d’embauche se conjuguent au présent…

Tous (ou presque) concernés

« Il existe de fortes tensions sur les métiers dits "manuels" en général, et pour les ateliers automobiles en particulier, notamment les ateliers de réparation-collision. Mais ce ne sont pas les seuls : dans le secteur de la distribution, les profils liés au commerce sont aussi très recherchés actuellement », élargit Olivier Guillaume, directeur général de Flauraud (réseau Club Auto Conseil). «Toutefois, la typologie de nos garages – des entreprises familiales – et notre taille régionale nous préservent peut-être davantage que d’autres de cette tension sur le marché du travail », relativise-t-il.

Reste que cette tension est palpable. « De par nos remontées terrain et le nombre d’annonces visibles sur les sites web des réseaux du groupement, qui disposent d’une rubrique dédiée aux offres d’emploi, il y a aujourd’hui 700 postes à pourvoir au sein des 1 600 garages et carrosseries de nos réseaux premium Top Garage/Top Carrosserie et Précisium Garage/Précisium Carrosserie », déclare ainsi Vincent Congnet, directeur des réseaux VL chez Alliance Automotive Group (AAG). Et de confesser que le besoin en main-d’œuvre doit être en réalité plus élevé que cela – peut-être pas loin du double –, certains adhérents tentant de se débrouiller en local sans faire systématiquement remonter leurs besoins à la tête de réseau.

Son de cloche identique chez Autodistribution : « Tous corps de métiers confondus, nous estimons les besoins de nos réseaux à 1 500 collaborateurs », estime Laurent Desrouffet, directeur général des réseaux et de la réparation Véhicules Légers au sein du groupe PHE (Autodistribution). Un chiffre repris dans un communiqué annonçant en effet que le groupe entendait recruter sur 2022 pour toutes se filiales. Les métiers du vitrage sont aussi concernés : Carglass, dont l’actionnaire majoritaire, D’Ieteren Group, n’est autre que le nouveau propriétaire de PHE, vient lui aussi d’annoncer une vaste campagne de recrutement pour accueillir 400 nouveaux collaborateurs.

Très concrètement, le déficit de candidats entraîne sur le terrain un "mercato" entre ateliers avec, pour attirer les collaborateurs, une inflation sur les salaires, hausse que Vincent Congnet estime à 15 % entre 2019 et 2022.

VI : ça urge...

Les problèmes de recrutement sont très aigües dans le poids lourd, où le manque des effectifs serait de 10 %. Pour recruter de nouveaux collaborateurs, Alliance Automotive Group (réseaux G-Truck/Top Truck/MP Truck) s’est rapproché du lycée professionnel Emile Béjouit à Bron (69) pour disposer d’un vivier de jeunes talents, ou encore du Garac lorsque ce dernier organise des salons. Autre exemple : Autodistribution (AD PL), qui a créé une école des ventes afin de professionnaliser les métiers du commerce dans le VI.

Même démarche chez les constructeurs : le suédois Scania a par exemple lancé en 2021 une campagne baptisée « Avenir ». Ciblant les jeunes, les alternants, les personnes en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle, elle se décline sur divers supports (site dédié, compte TikTok). Elle s’appuie également sur un parcours immersif mettant en lien les aspirations professionnelles des candidats avec les spécificités des métiers de la distribution et de la réparation VI.

Jérémie Morvan
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