MSA Staff envoie ses Flying Doctors dans les ateliers
La première startup accélérée par MooveLab en 2016 a fait son chemin. Depuis ses premiers pas dans l’inspection des véhicules, activité que Mon Spécialiste Auto poursuit, jusqu’à l’apport de techniciens volants pour les ateliers en carence de ressources humaines avec MSA Staff, son business model évolue toujours.
« Nous avons toujours fait le choix de nous appuyer sur de vrais profils de mécaniciens et de carrossiers pour des inspections que ces derniers prennent en charge en complément de leur propre activité. C’est ainsi que nous avons créé notre réseau de freelances depuis 7 ans. Mais la baisse des inspections en sortie de Covid, due aux coups de frein sur les ventes VN et les restitutions, nous a obligé à utiliser autrement cette manne toujours disponible de techniciens », explique Jean-Michel Cochet, le co-fondateur et DG de Mon Spécialiste Auto. À la demande de certains clients historiques, plutôt ancrés dans l’univers VO (VPAuto et Aramisauto en l’occurrence), MSA a converti ses inspecteurs en techniciens volants, afin de pourvoir des postes de productifs en mécanique et en carrosserie dans leurs usines de reconditionnement et leurs ateliers. Ainsi est née l’idée de créer des Flying Doctors, capables de répondre aux exigences d’entreprises en carence quasi permanente de ressources humaines (absentéisme, arrêts maladies, congés, difficultés de recrutement). « Nous avons testé puis déployé le concept avec des concessionnaires – dont GCA, voir encadré - qui avaient besoin de renfort. Nous sommes également sollicités par des enseignes de réparation comme Eurorepar Car Service, Point S ou encore Norauto… Potentiellement, nous pouvons cibler tous les marchés, mais notre ancrage historique demeure les réseaux primaires car ces derniers ont des besoins proportionnés à la taille de leurs ateliers. »
Cahier des charges rigoureux
Dans les faits, le client poste ses critères (profil recherché, dates souhaitées, implantation) et sa demande est envoyée au réseau en national. Chaque profil peut se positionner sur la mission quelle que soit sa localisation sur le territoire. « Nous avons déjà eu un staffeur qui a pris l’avion de Bretagne pour une mission en Haute-Savoie ! C’est une situation très régulière. Nous répondons à 85% des besoins dans un délai moyen d’une semaine. Nous avons recalibré les missions qui ne peuvent être inférieures à cinq jours pour des questions de rentabilité mais 90% d’entre-elles durent un mois, reconductibles tant que le CDI n’est pas pourvu. » L’objectif est clair : permettre à l’atelier de ne jamais être en rupture de charge. Le recrutement du staffeur par la concession est un point prévu au contrat. « Mais cela reste très rare car le freelance est indépendant et ne veut pas s’ancrer quelque part, sauf exception », observe Jean-Michel Cochet.
La compétence technique au cœur des prérogatives
En tant que plateforme d’intermédiation, MSA Staff propose une cession de créance au concessionnaire pour faciliter la rémunération du technicien volant et la commission lui revenant. La startup fonctionne en tarif unique (auquel s’ajoute un cout de déplacement au-delà de 50 kms). Mais ce qui différence également la startup, c’est sa capacité à dénicher des vrais profils de techniciens (écoles, Pôle Emploi, réseaux sociaux, circuits…). Des profils variés, du plus jeune diplômé toujours en mouvement jusqu’au senior qui veut vendre ses heures pour s’occuper. Mais le dénominateur commun reste la compétence technique. « Nous sommes sur des métiers en pleine accélération technologique. Je suis moi-même technicien, issu de ce milieu. Pire, je suis un passionné d’automobile ! Nous sommes donc pointilleux sur nos recrutements », lance Jean-Michel Cochet. Les phases de sélections internes évaluent ainsi les niveaux d’habilitations électriques, les différentes expériences, les niveaux de technicité avec des questions précises voire piégeuses sur leurs méthodes de réparation et de travail. En clair, il n’y a pas de place pour les bricoleurs… Une fois entrés dans la communauté MSA Staff, les « staffeurs» ont désormais accès à un club dans lequel ils ont accès à divers services dont un Instagram interne pour communiquer…
Ajout de nouveaux services
Le service proposé par MSA Staff s’affine encore ! La startup a ainsi ajouté le placement inversé en option gratuite, qui consiste à envoyer des alertes aux RH des groupes sur tous les profils disponibles. Mais surtout, son rôle de connecteur prend une dimension supplémentaire lorsqu’elle permet à une concession de trouver par exemple un réceptionnaire d’atelier, un chef d’atelier, un magasinier voire un directeur de concession en remplacement voire un électromécanicien spécialisé sur les bus ! « Nous répondons à toutes les demandes de nos clients, et nous trouvons les perles rares. Preuve que notre vivier est riche de talents à exploiter ! »
Deal exclusif avec le Groupe GCA
Depuis un an et demi, MSA Staff complète les effectifs d’au moins 36 ateliers mécaniques et carrosserie sur les 106 concessions que compte le groupe bordelais GCA. Les interventions de ces « flying doctors » sont clairement identifiées et chaque mission est déterminée dans le temps. Le groupe souligne bien que même si MSA Staff est en contrat exclusif avec eux, la start-up ne remplace pas le département recrutement au sein de son service RH. Mais le panel de profils de ces techniciens en freelance permet de combler rapidement les carences de postes sur des profils techniques. « Les autres solutions d’intérim sont plus locales et avec MSA Staff, nous avons un interlocuteur unique sur l’ensemble des demandes du groupe », résume Édouard Moutet, le responsable après-vente mécanique France de GCA.