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OVI : 2023, année charnière… et de défis !

Jérémie Morvan
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Arnaud Villeger_OVI

Après l’inflation, la récession ? Les divers indicateurs mis en lumière par l’OVI laissent peu de place à l’optimisme pour l’exercice 2023 qui devrait être – au mieux – stable. Résultat : entre crise de l’offre et urgence climatique (ZFE), le parc roulant vieillit…

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L’Observatoire du Véhicule Industriel s’est livré à ses traditionnelles prévisions de début d’année. Un exercice de plus en plus complexe, le manque de visibilité augmentant au fur et à mesure que se succèdent les crises – sanitaire d’abord, géopolitique aujourd’hui. Entre inflation, crainte d’une récession prochaine, crise de l’offre, pénurie de chauffeurs et future mise en place des ZFE fin 2024, les défis sont nombreux.

L’exercice s’est inscrit dans la continuité de 2021 : 2022 s’est en effet soldée par 44 341 unités immatriculées, soit une hausse de 0,5 % par rapport à 2021, avec notamment un très dynamique marché des tracteurs à 25 554 unités (+ 12 %). Le marché des VUL de moins de 5 t. a quant à lui décroché, à l’instar du VL, accusant une baisse de 19,55 % de ses volumes de vente. Avec 348 072 immatriculations, il atteint un point bas que l’on n’avait plus rencontré depuis 1997 ! LE fait marquant de 2022 aura toutefois été l’inflation galopante, impactant tous les postes pour les transporteurs : coût d’acquisition d’un véhicule, carburant (+ 54 % sur 12 mois à fin octobre), salaire, pneu et entretien… Mécaniquement, « la hausse du prix de revient complet des poids lourds exploités en transport routier de marchandises [qui] atteint en moyenne annuelle + 18 % pour un véhicule roulant au gazole et + 43 % pour un véhicule roulant au gaz naturel », analyse le CNR.

« Antagonisme »

Pour 2023, la crise persistante de l’offre depuis la pandémie voit aujourd’hui s’ajouter un retournement dans les intentions d’investissement des transporteurs, jusqu’ici tournés vers la transition énergétique. À l’aube de la mise en place des ZFE, aux contours encore flous (et bien qu’une harmonisation des réglementations soit encore possible), l’attentisme prédomine désormais.

Aussi l’OVI a-t-il élaboré deux scénarios. En fourchette haute, l’observatoire table sur un léger recul du marché estimé à - 0,8 % soit 44 000 unités immatriculées avec, dans le détail, 26 000 tracteurs et 18 000 porteurs. En fourchette basse, les divers facteurs impactant le marché (inflation persistante et coût des nouvelles technologies, possible récession, relèvement des taux, etc.) pourraient mener ce dernier à enregistrer une baisse de 7,2 % pour tomber à 41 140 unités, avec 23 600 tracteurs et 17 500 porteurs. Pour mémoire, l’exercice 2019 s’était soldé sur 55 244 immatriculations…

« Il existe un antagonisme entre la volonté politique et la résistance du marché : les objectifs de transition énergétique se heurtent à un vieillissement du parc, incapable de se renouveler du fait de la crise de l’offre tout autant que de la baisse des intentions d’investissement », conclut Arnaud Villéger, nouveau directeur de l’OVI (photo ci-dessus).

Jérémie Morvan
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