Maillage : la grande chasse aux pépites!
Le durcissement du marché envoie toujours davantage les réparateurs dans les bras des réseaux multimarques. Et dans leur quête de nouvelles pépites pour mailler plus finement le territoire, les MRA traditionnels ne sont plus les seules cibles des enseignes…
Malgré la crise sanitaire, la conquête de nouveaux adhérents continue ! Pour toutes les enseignes : tandis que les ‘petits’ réseaux régionaux tentent d’atteindre une taille critique synonyme de visibilité, les « grands » réseaux d’entretien-réparation dépassant les 5 à 600 adhérents, s’ils disposent d’une visibilité nationale, ne lèvent pas le pied pour autant. Car disposer de plus de 1 400 adhérents (pour les plus gros) est certes une force, un gage de visibilité et de proximité ; reste que « les grands donneurs d’ordre tablent aujourd’hui sur des partenariats leur permettant de revendiquer 3 500 à 4 000 points de services sur le territoire », révèle Fabien Guimard, directeur des réseaux chez Autodistribution. Il y a donc encore de la marge…
Certains ont pu noter un certain attentisme des réparateurs durant la crise. « Tous réseaux confondus, nous avons enregistré 375 signatures en 2020 et en 2021, soit -10 % par rapport à 2019. Mais nous observons également moins de sorties dans nos réseaux », déclare Vincent Congnet, directeur des réseaux VL chez Alliance Automotive Group (AAG).
Attractifs
Et les enseignes peuvent compter sur une dynamique positive. Les mutations du marché rendent l’indépendance pure et dure d’un réparateur de plus en plus difficile tandis qu’en face, les concepts avancés par les têtes de réseaux apparaissent comme un véritable couteau de survie. « Vis-à-vis des MRA sans enseigne, le discours des réseaux d’entretien porte d’autant mieux que la technicité des véhicules augmente. Il y a aussi la problématique d’approvisionnement en pièces de rechange… », poursuit Vincent Congnet.
A cet égard, « le concept du réseau doit être cohérent, toujours très axé sur l’opérationnel et adapté aux enjeux actuels et à venir du secteur de la réparation, explique Jérôme Magloire, concept manager Bosch Car Service.. Il doit être solide en marketing et en communication ; pour nous différencier des autres enseignes, nous développons aussi de nouveaux services avec des partenaires pour, par exemple, proposer des outils en matière de prévoyance, proposer de la location courte durée, cibler les flottes en local, etc. La diversification et la maitrise des nouvelles technologies a pour objectif de faire que, dans sa zone de chalandise, l’adhérent soit LE point d’entrée unique pour l’automobiliste».
Dans le même esprit, « notre boîte à outil nous positionne comme une réelle alternative aux réseaux de marque, comme de vrais agents multimarques », déclare Eddy Albert, responsable national des réseaux mécanique VL Autodistribution.
Pour recruter, les enseignes mettent en avant l’accompagnement dans la diversification des ateliers et la formation aux nouvelles technologies.Distributeur : un rôle pivot
Autre prérequis pour développer un réseau : disposer en local d’un distributeur convaincu par le contenu de l’enseigne et suffisamment armé pour l’animer. « Pour que le réseau soit pérenne, il est impératif que le distributeur intègre et dispose des compétences de développement et d’animation du réseau. La proximité du distributeur avec les réparateurs en local est capitale. Pour un garage, le référent reste le distributeur, pas le panneau qu’il accroche au-dessus de son atelier », insiste Sandra Henric, responsable du réseau Technicar Services (groupement Alternative Autoparts).
Ce que confirme Eddy Albert : « Allouer des ressources en local pour développer un réseau est une condition sine qua non. Le développement et le déploiement d’un réseau sur le terrain, ce n’est pas de l’opportunisme ; cela relève d’un vrai plan de bataille, d’une vraie stratégie. »
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