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Pièces d’origine sur internet: l’ère du déstockage en ligne?

Jean-Marc Pierret
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Nous vous révélions récemment l’existence du site de vente de pièces d'origine françaises en ligne JCparts.fr. Comme le site anglais FordPartsUK.com, il vit d’une réalité structurelle : le nécessaire déstockage par les concessionnaires de leurs stocks morts, pour alléger leurs immobilisations et oxygéner leurs trésoreries. Un nouveau marché internet de la pièce est-il en train de naître ?
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Notre confrère Autoactu a approfondi notre information de vendredi dernier sur le site de vente de pièces d'origine JC Parts. Il s’agit d’une initiative d’un ancien de Renault, Nicolas Lecoconnier, qui a monté ce projet depuis la république Tchèque. JC Parts fonctionne en fait comme son homologue britannique FordPartUK.com que nous débusquions en décembre dernier (voir «FordPartsUK : un distributeur Ford anglais diffuse des pièces d’origine en ligne… à prix discount !») : il s’alimente essentiellement du déstockage des concessionnaires.
Pièce multimarque d'origine sur internet
Né un peu par hasard, du propre aveu de son fondateur, des 10 000 références issues du rachat du stock pièces d’un distributeur letton en faillite, le site a depuis “industrialisé” son offre. En se nourrissant essentiellement des stocks morts de concessionnaires européens, il propose d’abord de la pièce ancienne. Mais pas seulement : des pièces récentes proviennent «de succursales tchèques», un marché hors zone Euro qui lui permet d’offrir un différentiel d’environ 20%.Contrairement au “fordisme” du site britannique, JC Parts est... (presque) multimarque et c'est en soi une première. Son offre en pièces d'origine à prix internet concerne les 5 marques françaises que sont Peugeot, Citroën, DS, Renault et Dacia. Cela lui permet d’honorer une centaine de commandes/jour pour un chiffre d’affaires d’environ 1,2 million d’euros réalisés pour 40% sur le territoire tchèque, a confié N. Lecoconnier à notre confrère. Le reste est vendu pour 35% dans le reste de l’UE et pour 15% hors UE. Fort logiquement, poids du parc roulant oblige, 20% des ventes totales de JC Parts sont réalisées en France.
Nécessaire déstockage des concessionnaires
L’intérêt pour les “concessionnaires fournisseurs” du site est évident. Comme nous l’avait confié Francis Bartholomé, le président du CNPA, lors de notre enquête sur FordpartsUK, «Les pièces stockées sont évaluées en France à 100% de leur valeur la première année, à 50% la seconde année et à 0% à partir de la troisième année. Pour les pièces qui ne “tournent” donc pas ou pas assez vite, le concessionnaire concerné doit parallèlement provisionner comptablement 50% de la valeur de la pièce immobilisée la seconde année et 100% la troisième année». Autant dire qu’en ces temps difficiles, revendre ces stocks pesants, même à bas prix, peut rassurer son banquier et rafraîchir la trésorerie...Pour ce site qui est en recherche de 1,5 million d’euros pour se moderniser (son moteur de recherche reste très basique) et se développer sur le marché naissant de la pièce d’origine sur internet, l’avenir est donc garanti par les finances tendues des distributeurs VN. En tout cas, tant que les constructeurs et/ou leurs réseaux ne s’approprient pas le potentiel des stocks morts en les mutualisant plus systématiquement “entre soi”.
Se l'approprier ou le subir ?
déstocker de vieilles pièces n'est certes pas une pratique nouvelle des concessionnaires. Mais ce type de commerce restait souterrain et réservé à des acteurs respectant les codes : revente au grand export (donc loin des marchés pouvant en être pollués) ou de façon suffisamment discrète pour ne pas risquer de déstabiliser le marché. Mais la vitrine digitale d'internet a balayé toutes ces précautions...Voilà en tout cas une idée à creuser par les constructeurs et tout particulièrement dans le cadre des rencontres entre réseaux PSA et leur constructeur pour améliorer leur compétitivité après-vente, rencontres qui doivent commencer ces jours-ci pour faire oublier la crise “Mister-Auto/Eurorepar”. Car finalement, quitte à déstocker à vil prix des pièces d'origine liées à des véhicules anciens, pourquoi ne pas les mutualiser en les réinjectant dans son propre réseau au profit d’une meilleur offre vers les propriétaires de véhicules anciens ?A condition bien sûr de trouver en la matière un équilibre délicat : proposer le bon prix sans risquer de saper les bases d’un référentiel prix-constructeur nécessairement élevé, dans l’intérêt bien compris de tous les acteurs de la rechange. Mais c’est comme pour la pièce équipementière sur les sites de vente grand public : l’offre internet en pièces d'origine “déclassées” s'installe visiblement et existera probablement de toute façon. Autant donc chercher à se l’approprier plutôt que d’avoir à la subir...
Jean-Marc Pierret
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